Quel entrainement pour quel horaire ?

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C’est un fait, nos capacités physiques évoluent tout au long de la journée. Le matin, l’après-midi ou la nuit, l’organisme est plus ou moins apte à réaliser naturellement certaines activités : on appelle cela le biorythme. Ainsi, nous sommes physiologiquement mieux préparés à fournir un effort intense à des heures bien définies, sans oublier que notre production hormonale varie elle aussi fortement du matin au soir (rythme circadien), et nous influence tout au long de la journée. De nombreux tests physiologiques ont démontré que les qualités athlétiques augmentent à certains moments de la journée. En adaptant l’exercice au moment le plus favorable, le coureur met donc toutes les chances de son côté pour réaliser la meilleure séance possible. Cette programmation optimale tenant compte du biorythme va maximiser les bénéfices de l’entraînement et permettre une progression plus rapide. Pour le coureur, la difficulté est de faire coïncider son agenda, sa séance et un moment bien précis dans la journée. Mission impossible pour beaucoup d’entre nous. Mais ce n’est pas un gros problème, car fractionner votre entraînement ne limitera pas votre progression.

LE MATIN, PRIVILÉGIEZ LA SORTIE LONGUE

Un des avantages de la sortie longue est de favoriser l’utilisation des lipides comme carburant principal, et d’entraîner l’organisme à soutenir un effort le plus longtemps possible. Ce qui induit une perte de poids. Pour cela, il faut courir (très) longtemps à une allure suffisamment lente. « Idéalement, la meilleure heure pour ce type de sortie se situe plutôt en début de matinée. Même si la température corporelle est encore assez basse, c’est sans doute le bon moment pour un exercice d’aérobie basé sur la durée », explique Hervé Le Deuff, entraîneur, coach sportif et auteur du livre Entraînement mental du sportif. Pour certains coureurs, le footing matinal est incontournable ; au vu des bénéfices obtenus, on peut le comprendre. La sortie du matin permet à l’organisme de s’oxygéner. En outre, cela améliore les connexions neuronales, et apporte au coureur la sensation d’être bien réveillé et en forme pour la journée.

FRACTIONNEZ L’APRÈS-MIDI

« Au cours d’une journée, il y a deux pics important pour le métabolisme : en fin de matinée et en fin d’après-midi. La puissance musculaire, le temps de réaction, la coordination neuromusculaire et les capacités physiologiques sont à leur maximum », analyse Hervé Le Deuff. « Un certain nombre d’études portant sur des joueurs de tennis
ont notamment démontré que les meilleures performances se faisaient toujours entre 16 h et 18 h. » C’est à ce moment de la journée que l’organisme est le mieux préparé à affronter un exercice physique intensif, avec de fortes contraintes musculaires et cardiovasculaires. La température corporelle est également plus élevée en fin d’après-midi, permettant une meilleure évacuation de la chaleur et une réduction de la viscosité musculaire, avec pour conséquence une limitation des risques de blessure. En outre, le repas du midi aura aussi apporté les réserves énergétiques nécessaires.

ORGANISEZ VOS SÉANCES

Chaque type d’entraînement va solliciter différentes filières énergétiques. L’équilibre est toujours difficile à construire, car le principe est basé sur une récupération incomplète, mais suffisante. C’est précisément l’objectif de la diversification : « L’articulation des différents efforts est fondamentale, car c’est la manière dont vous allez organiser les différents types d’exercices qui va vous permettre de progresser. Il faut considérer l’entraînement dans sa globalité, et non comme une simple succession d’exercices. » Si, en règle générale, la plupart des coureurs programment leurs séances de qualité tous les 2 ou 3 jours, le plus important est surtout de respecter un temps de récupération suffisamment long entre deux entraînements similaires. « Si l’on fractionne le mercredi ou
le jeudi, idéalement la prochaine séance de fractionné sera placée 4 à 5 jours plus tard. Mais, entre les deux, on va programmer d’autres types d’exercices. L’organisme n’aura pas complètement récupéré, et va devoir s’adapter aux efforts demandés, avec pour conséquence l’amélioration du niveau de forme de l’athlète. » Les coureurs expérimentés ont généralement besoin d’un minimum de 4 jours entre les séances de seuil, et de 4 jours entre les sorties longues. L’erreur est de programmer des exercices similaires dans des laps de temps trop rapprochés : vous risquez alors d’accumuler une fatigue excessive et de perpétuellement naviguer et de perpétuellement naviguer à la frontière du surentraînement. L’adaptation physiologique est alors moins bonne, et le risque de blessure augmente. Si la récupération fait partie de l’entraînement, la planification des séances favorise la progression.

PRÉVOYEZ VOS COURSES

C’est un autre paramètre important, car la compétition complique nécessairement la donne. D’une certaine manière, vos jours de repos et vos différents entraînements hebdomadaires devront s’articuler autour de vos objectifs, mais toujours en gardant à l’esprit la compétition comme priorité. Difficile d’être très précis, tout dépend de votre niveau et de l’objectif préparé (distance, intensité). Mais, dans l’absolu, vous pouvez tout à fait planifier un 10 km tous les week-ends. Vous allez courir certaines épreuves plutôt pour l’entraînement, en restant « en dedans », et d’autre pour la gagne, à allure maximale. Ce qui vous permet de programmer vos semaines en fonction d’une compétition dominicale, et donc de jouer sur le niveau d’intensité pour éviter le surentraînement. Les bons coureurs peuvent, par exemple, faire une séance de fractionné en milieu de semaine, une séance de fartlek le vendredi, et récupérer le samedi avant la compétition du dimanche.

Quelle stratégie adopter lors d’une course ?

Cybrian Kotut (KEN), vainqueur du Marathon de Paris 2016 en 2 h 07 min 11 s ©Gautier Demouveaux-ASO

Comme dans tout sport la stratégie est primordiale avant de s’élancer sur la ligne de départ. La course de David Rudisha lors de la finale du 800mètres des derniers JO (Londres, en 2012) est l’exemple parfait d’une tactique bien préparée et appliquée à la lettre. Le Kényan a ainsi mené la course du début à la fin, en plaçant délibérément son accélération à partir des 500 mètres et remporté la course avec un record du monde à la clé.

LA BONNE STRATÉGIE POUR LA BONNE COURSE

Lors d’une compétition, vous ne serez jamais seul à courir. Vous devrez donc vous situer par rapport à d’autres concurrents et vous serez obligé de devoir continuellement vous adapter : « En fait, tout dépend si l’on court pour battre un temps ou bien pour gagner des places au classement, ce sont deux choses différentes, tempère Gilles Rocca, par ailleurs entraîneur du marcheur Yohann Diniz. La tactique de course est réellement efficace pour les courses dans lesquelles le classement est primordial, comme le demi-fond notamment. »

LA BONNE STRATÉGIE EST DE GÉRER SA COURSE

Mais la majorité des coureurs poursuivent surtout des objectifs chronométriques (sur marathon, notamment). La bonne stratégie consiste plutôt à maintenir une allure régulière, « en fonction d’un niveau réaliste que l’on a déterminé à l’entraînement ». Et la meilleure façon d’y parvenir reste encore le negative split, « c’est-à-dire courir plus vite la deuxième moitié de course que la première ». En d’autres termes, le plus court chemin vers la ligne d’arrivée est de bien gérer sa course « pour en garder sous le pied jusqu’à la fin ».

LES DIFFÉRENTS TYPES DE STRATÉGIES

LE DRAFTING

Courir en paquet n’est pas seulement réservé aux cyclistes, et beaucoup de champions restent délibérément collés les uns aux autres pour limiter la résistance à l’air et économiser leurs forces. Les scientifiques ont calculé que les marathoniens dépensaient environ 2 % de leur énergie à résister à l’air (4% pour les coureurs de demi-fond). À 4 minutes 30 secondes au kilomètre, vous gagnez presque une seconde par tour de piste (plus par vent fort).

  • COMMENT FAIRE Entraînez-vous à rester au contact. Lors de séances collectives de fractionné, essayez de vous fondre dans le paquet. Restez bien vigilant au changement de rythme et aux jambes de vos voisins de course.

LA STRATÉGIE D’USURE

C’est l’une des spécialités kenyanes : appuyer au bon moment sur l’accélérateur, ralentir soudainement l’allure, et repartir de plus belle. L’effet psychologique est important, car il est impossible de prévoir les accélérations, leurs nombres et leurs durées.

  • COMMENT FAIRE Soyez bien sûr d’avoir l’énergie suffisante avant de vous lancer dans une série d’attaques. Apprenez à récupérer suffisamment à allure de course avant de progressivement relancer.

L’EFFET DE SURPRISE

Certains coureurs ralentissent le rythme pendant une côte, en trail ou en course, d’autres choisissent au contraire d’accélérer dans le but de surprendre et de distancer leurs poursuivants.

  • COMMENT FAIRE
    Apprenez à relancer, malgré les difficultés du parcours. Entraînez-vous en terrain légèrement vallonné. Faites de la résistance et du seuil et essayez également de varier légèrement les allures pendant vos sorties longues.

Des mini-objectifs pour des maxi-résultats

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Se fixer des objectifs, c’est la clé de toute progression en course à pied. Ces petits défis nous aident à nous concentrer, à progresser et à tenir la distance. Mais établir un objectif peut être délicat. On peut être trop ambitieux et risquer de se démotiver en cours de route. La meilleure méthode, c’est d’y aller progressivement. Commencez par vous fixer un but par jour, puis un par semaine, puis un par mois. Cela prendra en compte vos progrès réguliers tout en restant fixé sur l’étape suivante. Voici quelques conseils pratiques.

CHAQUE SÉANCE

Établissez une routine : organisez votre équipement, définissez votre parcours, respectez les mêmes horaires de manière à ce que votre séance se déroule sereinement. Terminez sur une bonne note : durant les 5 à 10 dernières minutes de votre séance, faites-vous plaisir, en tournant par exemple deux fois autour d’un spot sympa. La course procure des moments de joie intense, profitez-en.

CHAQUE SEMAINE

Planifiez trois sorties par semaine : trois sorties hebdomadaires, c’est le minimum pour vous entretenir et améliorer votre condition physique. Ne vous souciez pas de la durée de vos séances, faites-les, c’est ce qui compte.

MISEZ SUR LE SPÉCIFIQUE

Assigner une fonction à vos séances vous permettra d’améliorer votre forme physique. Ajoutez une minute ou deux pour construire votre endurance ou grimpez une côte pour développer votre force. Choisissez-vous cependant un jour de la semaine où vous partirez sans montre, aux sensations.

CHAQUE MOIS

Poursuivez un nouveau défi : augmentez la distance ou l’intensité de votre sortie longue par rapport à celle du mois précédent. Il n’y a rien de plus jouissif que de repousser ses limites ! Inscrivez-vous à une compétition : le fait de planifier un événement sur votre agenda vous boostera les jours où votre motivation retombe. L’ambiance positive et l’élan enthousiaste de la foule vous inspireront davantage pour la suite. De plus, vous y rencontrerez forcément de nouveaux amis runners.

Privilégier le chronomètre ou les kilomètres ?

Running-chronomètre

Certaines études ont montré que le cerveau percevait différemment la distance et la durée. Imaginez par exemple la fin d’un 10 kilomètres. Vous êtes épuisé, mais l’arrivée est en vue, votre cerveau analyse la distance qu’il reste à parcourir jusqu’à la ligne d’arrivée. Résultat : malgré la fatigue, vous parvenez à accélérer dans les derniers mètres. Cela s’appelle le retour visuel. Lorsque vous courez en fonction d’un temps, les choses sont différentes, vous n’avez pas de retour visuel de votre objectif, sauf à garder les yeux rivés sur le chrono. Conclusion de ces études : nous pouvons courir plus vite lorsque nous visualisons la distance. En revanche, nous sommes capables de soutenir un effort plus régulier et plus long en se basant sur une durée. En fait, les deux approches ont leurs avantages. Tout dépend de votre objectif.

COURIR AU CHRONOMÈTRE

APPRENEZ À SOUTENIR L’EFFORT… Certains entraîneurs demandent à leurs athlètes des séances de fractionné basées sur la durée, plus particulièrement en hiver. Les coureurs peuvent ainsi apprivoiser leur allure de course, un vrai plus pour la compétition. Ces séances, au seuil, sont un bon moyen de contrôler sa progression. Une fois par mois environ, programmez une séance basée sur la durée, puis analysez ensuite la vitesse et la distance grâce à un GPS.

… EN GARDANT LA MOTIVATION
Lors d’un retour de blessure ou lorsque vous n’êtes pas très en forme, les séances basées sur la durée peuvent vous démotiver et vous amener à en faire trop, et trop vite. Dans ce cas, préférez une séance de fartlek en nature. La structure de l’entraînement est la même, mais vous éviterez de courir les yeux fixés sur le chrono.

COURIR SELON LA DISTANCE

TROUVER LE BON RYTHME… À mesure que le début de saison approche, les coureurs intègrent progressivement une séance hebdomadaire de fartlek et de piste. Objectif : transposer avant l’été toutes les séances de qualité sur piste. Ce changement oblige les coureurs à se concentrer sur leurs allures de course (et si nécessaire de les revoir à la hausse, ou à la baisse). Les virages et les lignes de la piste d’athlétisme donnent des repères visuels sur la distance parcourue, vous permettant d’accélérer régulièrement.

… POUR ALLER PLUS VITE Appuyer sur l’accélérateur dans la dernière ligne droite est malheureusement un piège assez répandu. La bonne méthode, plutôt que d’accélérer par à-coups, est d’en garder sous le pied pour le tour suivant. Effet garanti et résultat nettement plus profitable.

Comment optimiser votre récupération ?

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Une séance de fractionné comporte généralement une série d’efforts intensifs entrecoupés de phases de récupération. L’objectif est de couvrir une certaine distance (5 à 10 kilomètres en moyenne) à un rythme bien défini : « C’est une manière de réduire la fatigue en fractionnant la distance totale avec des phases permettant une récupération relative », explique Gilles Rocca, entraîneur de course hors stade à Reims. Au final, la perception de la fatigue sera moins importante mais le coureur aura tout de même couvert la distance désirée à la bonne allure. D’une manière générale, « la récupération permet de ne pas repartir trop vite dans la répétition suivante grâce à une légère baisse de la fréquence cardiaque de moins 20 pulsations maximum ».
Dans ce type d’exercice, nous sommes naturellement enclins à nous arrêter complètement lors des phases de repos pour mieux récupérer. Or pour récupérer plus vite, il est parfois plus efficace de trottiner en jogging, « mais cela dépend de nombreux paramètres », tempère notre expert, par ailleurs entraîneur de Yohann Diniz. « Les séances dépendent de l’athlète, de son niveau mais aussi de sa préparation générale. » La récupération dite «active» va de toute façon favoriser un meilleur retour veineux et donc le drainage dans les jambes, avec pour conséquence une meilleure élimination des toxines.

RÉCUPÉRATION EN JOGGING

Des chercheurs britanniques ont récemment mené une étude publiée par le British Journal of Sports Medicine sur l’évolution des taux d’acide lactique durant une séance de fractionné. Ils ont notamment réussi à mesurer les différences d’évolution de ces lactates lors d’une récupération active (jogging léger) et passive (arrêt complet). Leurs résultats ont démontré qu’après un effort soutenu, le taux de lactate mettait en moyenne 90 secondes à redescendre.
Ils en ont déduit que lors d’un fractionné court, il était peut-être plus intéressant de marcher que de faire un jogging. A contrario, une récupération en footing semble plus profitable lors d’une séance de fractionné long (de 3 à 5minutes d’effort continu à VO2max), tout simplement car l’activité améliore l’élimination de l’acide lactique.

RÉCUPÉRATION EN MARCHANT

L’étude britannique a mis en évidence qu’il fallait attendre environ 1 minute et 30 secondes pour observer une diminution des lactates, il serait donc logique de penser qu’il suffirait de marcher pour bien récupérer : « Ce serait peut-être le cas si le but de la séance était simplement d’aller le plus vite possible, mais le véritable objectif de l’entraînement est d’abord d’apprendre à courir plus vite lors d’une compétition. Ce n’est pas la même chose, tempère notre entraîneur. Une récupération active en footing va aussi entraîner l’organisme à acquérir certaines qualités – résistance, vitesse, finish – indispensables. »
Tout dépend aussi de la distance et de l’intensité de l’exercice (VMA, survitesse). Mais pour une séance de fractionné de 10 x 200 mètres, par exemple, la récupération se fera donc plutôt en marchant pour un temps égal au temps de la fraction : « Ici, une récupération en marchant permet de réaliser un travail de développement de la VMA en utilisant complètement le temps de récupération. »

DERNIÈRE SOLUTION, L’EFFORT EN CONTINU

Les marathoniens ou les coureurs préparant un semi-marathon peuvent essayer de courir des intervalles longs à une allure comprise entre le seuil et l’allure 10 kilomètres (selon la VMA de chacun), la récupération se fera alors à un rythme légèrement moins soutenu que le seuil. Ce type de récupération va habituer l’organisme à mieux résister à l’effort demandé, « car on est proche du déséquilibre aérobie ». Les muscles vont évacuer plus rapidement les lactates et apprendre à mieux les recycler.

Courir sans stress !

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Lorsqu’on commence à courir, on peut douter de sa capacité à enchaîner correctement les séances et à s’organiser. Ce stress peut avoir un rôle bénéfique, comme vous pousser à mieux vous entraîner. Mais dans certains cas, l’anxiété peut saper votre motivation et jouer sur votre préparation. Pas de panique, voici comment dépasser ces petits moments de doute et mettre en place les bonnes stratégies…

« Je peux à peine courir une minute sans devoir marcher »

Concentrez-vous sur la durée de votre course. Faites des pauses régulières en marchant pour réduire l’impression de fatigue. Cela vous aidera à parcourir une plus grande distance. Si vous voulez réussir à dépasser une minute sans vous arrêter, ajoutez 10 secondes à chaque répétition, une fois par semaine.

« Je me sens fatigué et pas en forme »

La fatigue physique, et mentale, est souvent causée par un changement trop brutal dans l’entraînement, comme une augmentation trop rapide des séances ou un changement de parcours (plus de dénivelé). D’abord, prenez quelques jours de repos. Lors du premier footing de reprise, alternez 30 secondes de course, suivies de 30 secondes de marche, durant 10 minutes de course. Si vous vous sentez bien, augmentez progressivement le temps de course, jusqu’à ce que les sensations soient revenues.

« Je ne cours pas assez vite »

Tous les quinze jours, faites 1 600 mètres sur une piste d’athlétisme (4 tours) ou sur un parcours plat et mesuré. Ne forcez pas l’allure, essayez juste d’aller un peu plus vite lors de votre dernier tour (400 mètres). Divisez ensuite votre temps par quatre, et essayez de courir plus vite chaque tour lors des séances suivantes.

« Je n’ai pas le temps de courir plus de 30 minutes »

C’est déjà bien assez pour s’entraîner et progresser. Prévoyez un objectif pour chaque séance, comme aller plus vite, travailler sa posture. Vous pouvez faire des côtes le mardi et planifier un footing le mercredi, par exemple. À mesure que vous allez progresser, vous serez capable d’allonger les distances, jusqu’à courir 5 kilomètres (ou plus) en une demi-heure. Il sera alors temps d’épingler un premier dossard sur 5 km.

4 conseils pour récupérer au mieux

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Mark MATCHO

Vous savez déjà que courir est extrêmement bénéfique pour la santé. Ce que vous ne savez peut-être pas en revanche, c’est que ce que vous faites entre vos séances a une influence sur l’effet de vos entraînements. Une sortie running tous les deux jours, comme souvent recommandé, vous donne le temps de récupérer et de réduire le risque de blessure. Il y a également d’autres règles que vous pouvez suivre pour que votre temps passé hors de vos baskets soit bénéfique et ne gâche pas tous vos efforts. Voici quelques pistes bien utiles que vous pouvez tester.

A FAIRE : Du fitness

Des activités comme le vélo d’intérieur, l’elliptique et l’aqua-jogging améliorent votre état de forme sans impact au sol. Les risques de blessure sont donc minimisés mais les sollicitations du système cardio-vasculaire et des muscles sont intéressantes pour votre forme, même si vos muscles travaillent différemment. Récupérez avec au minimum un jour complet de repos dans la semaine.

A NE PAS FAIRE : Vous coucher trop tard

Ce n’est pas parce que vous n’allez pas vous lever tôt pour aller courir que vous devrez retarder l’heure du coucher. Il n’y a pas de meilleure manière de récupérer qu’une bonne nuit de sommeil. La qualité de celui-ci sera d’autant meilleure que vous vous coucherez et vous lèverez à peu près aux mêmes heures tous les jours.

A FAIRE : Vous alimenter correctement

Une collation associant des calories et des protéines dans les 30 minutes avant et après chacune de vos séances permettra à votre corps de disposer des nutriments nécessaires pour refaire ses réserves d’énergie (et pour éviter d’avoir très faim plus tard) et se régénérer. Il est nécessaire d’équilibrer les quantités ingérées avec la dépense énergétique de vos entrainements. Il ne s’agit pas de faire un repas complet après un entraînement court (6km ou moins). Entre chaque sortie, mangez en petites quantités. Si vous avez mangé une collation peu de temps avant le déjeuner ou le dîner, faites un simple complément de repas.

A NE PAS FAIRE : Rester statique

La plupart des gens, même les coureurs, passent trop de temps assis. La dépense énergétique tout au long de la journée contribue à développer son endurance. Se lever et bouger toutes les 15 minutes permet d’éviter des problèmes articulaires et d’améliorer votre forme générale.

6 astuces pour débuter le running

Une bonne paire de running

Pour débuter le running, de bonnes chaussures sont la clé du confort, et permettent de prévenir les blessures. N’hésitez pas à vous rendre dans un magasin spécialisé afin d’essayer plusieurs paires et être conseillé.

Aussi, souvenez-vous toujours qu’une chaussure de course à une durée de vie : entre 500 et 600km de course. Vous avez le temps.

Un bon échauffement

Un bon échauffement est le signe parfait pour que votre corps se mette en condition. En augmentant progressivement votre fréquence cardiaque , vous allez réduire le stress au niveau du cœur.

Vous pouvez commencer votre course par une marche rapide, suivie d’un jogging de quelques minutes. Finissez votre course de la même manière. Vos muscles vont se refroidir petit à petit, permettant à la pression artérielle de diminuer progressivement.

Tenez-vous droit et balancez les bras

Les coureurs qui se tiennent mal ont souvent des douleurs aux bras, aux épaules, et au cou… Essayez de garder vos mains au niveau de la taille. Vos bras doivent former un angle de 90 degrés avec vos coudes le long du tronc. Gardez le dos droit et regardez toujours devant, ce qui permettra de maintenir les épaules et le cou bien droits, dans le bon axe.

Pas de fixette sur votre rythme

Ne vous en faites pas pour l’avenir ! Plus vous vous entraînerez et plus votre rythme augmentera. Démarrez facile, à une vitesse où vous pourriez poursuivre une conversation. En partant avec ce type de course, vous vous préservez en plus des possibles blessures entrainées par le surmenage ou le surentraînement.

Pas de fixette sur le kilométrage

Les coureurs novices sont souvent impatients de franchir les caps kilométriques. Mais sauter les paliers pourrait créer une blessure bête.

Augmentez toutes les semaines de 10%. Si vous démarrez par un 5km, augmentez de 500m la semaine suivante, et ainsi de suite. Vous vous épargnerez de la douleur de la frustration !

Respirez par le nez et la bouche

Respirer par le nez et la bouche assure un bon apport en oxygène. Prenez de profondes respirations avec le ventre afin d’éviter les points de côté.

Le trail pour débutants

LA SORTIE LONGUE

En trail comme pour la course sur route, l’endurance est la base de tout, « la qualité la plus fondamentale à développer », selon Manu Gault, traileur du teamAsics, plusieurs fois vainqueur de l’Éco-Trail de Paris. « S’entrainer à courir longtemps est une nécessité pour tout type de préparation. » Une bonne endurance permet de mieux gérer la fatigue
et d’habituer l’organisme à la casse musculaire, surtout sur du très long, comme en trail. Cette endurance fondamentale se construit grâce à un entraînement équilibré.
« L’enchainement des séances de résistance (seuil), de vitesse et de dénivelé va avoir une influence sur le développement global de toute la filière aérobie et donc sur l’endurance. » La sortie longue va permettre à l’organisme de mieux recycler les lipides comme carburant de l’effort, « c’est aussi pour cela que la sortie longue commence habituellement autour de 2 heures de course ».

LE RENFORCEMENT MUSCULAIRE

« C’est le deuxième incontournable de la préparation : le trail exige des muscles puissants et résistants pour aborder de longues distances et des dénivelés importants. » Pour cela,
il faut planifier au minimum deux séances hebdomadaires de PPG sur plusieurs semaines. Les exercices concernent le gainage abdominal, pour le maintien et la position de course, « mais aussi la force musculaire, grâce à un travail pliométrique sur les jambes pour développer un mouvement puissant et rapide». Des exercices de multibonds, des pas chassés et des éducatifs plus spécialisés vont permettre de bien travailler ses muscles, la séance étant plus centrée sur des exercices d’explosivité et de vitesse d’exécution. « L’idéal est de varier le plus possible les exercices de renforcement. On peut tout aussi bien faire de l’isométrique et de l’excentrique pour renforcer le muscle en l’allongeant. »

UN NÉCESSAIRE TRAVAIL DE VMA

Le passage par la piste d’athlétisme n’est pas toujours obligé pour les traileurs, tant l’exercice peut rebuter et sembler réservé aux coureurs sur route, plus habitués à travailler ces distances normées. « C’est une erreur, corrige notre expert, le fractionné court, sur 400 ou 500 mètres, est aussi très intéressant – et même nécessaire pour les traileurs -, peu importe le niveau et l’objectif préparé. »

Un travail de vitesse d’autant plus fondamental que « les sorties longues et les courses sur de grandes distances ont tendance à nous faire perdre de la vitesse de base, une vitesse pourtant indispensable pour aller plus vite et durer plus longtemps». Mais l’entraînement en fractionné aura également d’autres effets bénéfiques « Ces séances font aussi travailler les qualités de pied et l’économie de course. » Idéalement, un travail spécifique en VMA est à planifier « sous forme de cycle de quelques semaines» avant de commencer une préparation à une course. Cela vous permettra de jouer sur toutes les filières ( aérobie et anaérobie) avant de vous lancer dans un entraînement plus axé sur le profil du trail préparé. En cas d’aversion profonde pour la piste d’athlétisme, rien ne vous empêche de fractionner sur chemin (GPS ou accéléromètre).

LE DÉNIVELÉ

L’enchaînement de montées et de descentes constitue la spécificité de la course nature, une qualité qui se travaille grâce à des exercices techniques dédiés (en descente) et à un entraînement adapté (en montée). Le plus important est de ne pas négliger les descentes au profit d’un travail uniquement basé sur la montée de côtes. « Ce type d’entraînement est tout à fait réalisable pendant la sortie longue, cela permet de reproduire les conditions de course et de s’habituer à l’effort qui est demandé durant un trail. » Un exercice courant consiste à enchaîner une série de côtes en intensité et de profiter de la descente pour gagner en assurance et en technique. « On peut faire des séries de 30 secondes x 30 secondes en côtes, mais attention car la séance est plutôt réservée aux bons traileurs. » Pour travailler le dénivelé, le principe de progressivité dans les exercices est primordial; commencez par de petites côtes pas trop techniques et, au fur et à mesure des séances ( et des sensations), passez sur des dénivelés plus importants. Pour diversifier et progresser plus rapidement, le conseil est de varier les longueurs de côtes, les pourcentages et les vitesses pour balayer une large palette de situations.

LE SEUIL

La résistance est un autre fondamental en trail, il s’agit de s’entraîner à fournir un effort assez important le plus longtemps possible. « L’intérêt est de développer une capacité à maintenir un rendement élevé – plus important qu’en endurance – sur une durée relativement longue, correspondant aux distances en trail », explique notre expert.

Pour cela, il faudra s’entraîner grâce à des séances spécifiques basées sur le temps d’effort et sur la gestion de l’allure. Comme pour la route, l’entraînement se compose de plusieurs fractions, « des répétitions comprises entre 6 et 10 minutes d’effort» et forcément plus longues que pour le fractionné court La séance est à réaliser prioritairement en milieu naturel. « Je recommande toujours de réaliser ce type de séances sur des parcours proches de ceux rencontrés en compétition. »

Cet entraînement spécifique peut intervenir après un cycle VMA pour améliorer l’adaptation de l’organisme et habituer le traileur à fournir un effort soutenu sur tous types de parcours ( côtes, plat, obstacles). Pour les coureurs utilisant un cardiofréquencemètre, l’intensité sera comprise entre 80 % et 90 % de la fréquence cardiaque maximale (FCM). « Le cardia est encore plus intéressant pour s’entraîner au seuil l’allure n’étant pas toujours évidente à trouver et à maintenir sur toute la totalité de la séance. »

Faut-il continuer à manger du poisson ?

Manger du saumon, une bonne idée.

Pas facile d’être un poisson ces derniers temps ! Bien sûr, le poisson est bourré de bonnes graisses et représente une grande source de protéines, dont les coureurs ont absolument besoin. Mais depuis quelques années, la fiabilité des produits de la mer est remise en cause et le poisson, jusqu’à lors encensé pour ses qualités nutritionnelles, est placé sur le banc des accusés. Des reportages de plus en plus nombreux parlent de taux alarmants de contaminants dangereux tels que le mercure et le PCB (polychlorobiphényle) contenus dans le poisson.

Particulièrement nocif, le mercure s’accumule dans le sang et peut y rester plus d’un an avant d’être éliminé. En grande quantité, il peut être responsable de symptômes tels qu’un état dépressif, des pertes de mémoire, de la fatigue et un risque accru de maladie de cœur, liés à la toxicité du mercure. Les PCB, qui peuvent augmenter les risques de cancer, sont interdits depuis 1976, mais ils existent toujours dans l’environnement et apparaissent souvent sur différents types de saumons.

Les vertus du poisson

La plupart des nutritionnistes pensent pourtant que ces poissons mériteraient d’avoir meilleure presse. « On oublie souvent, dans ces arguments concernant le mercure et le PCB, que les bénéfices tirés de la consommation de poisson sont clairement établis et, en moyenne, les bénéfices l’emportent largement sur les danger théoriques des contaminants« , explique Florence Pujol, diététicienne nutritionniste et enseignante universitaire en nutrition.

Plusieurs études ont montré que la consommation d’oméga-3, un acide gras essentiel présent dans le poisson, permet de diminuer le risque de développer une maladie cardiovasculaire. C’est pourquoi il est recommandé de consommer du poisson deux fois par semaine. Les oméga-3 réduisent également les inflammations, ce qui est particulièrement utile pour les coureurs qui luttent contre les blessures à répétition et les problèmes d’arthrite. « Le poisson est une bonne source de bien d’autres éléments nutritifs comme les vitamines B6, A, D et K ainsi que des minéraux comme le zinc, le sélénium et le cuivre« , poursuit notre nutritionniste Florence Pujol. De plus, 100 g de saumon apportent 31 g de protéines. Une aubaine pour les coureurs qui ont besoin d’apports plus élevés en protéines afin de permettre à leurs muscles de récupérer après un entraînement quotidien.

Faire pencher la balance de l’autre côté

Tous les bienfaits avérés du poisson ne signifient pas que les informations concernant les dangereux contaminants trouvés dans certains produits de la mer soient totalement infondées. Par exemple, la communauté scientifique s’entend sur le fait que le mercure est nocif pour le développement du cerveau, à la fois pour le fœtus dans le ventre maternel que pour l’enfant durant les premières années de sa vie. C’est pourquoi les femmes enceintes, ou qui essayent de l’être, celles qui allaitent et les jeunes enfants doivent éviter les poissons à haute teneur en mercure comme le requin, l’espadon et la perche.

Pour les autres, l’interdiction totale de certains poissons n’est pas nécessaire. « La simple présence du mercure dans votre corps ne signifie pas que vous allez obligatoirement tomber malade« , insiste Florence Pujol. Des études ont montré que les symptômes associés à la toxicité du mercure disparaissent lorsque la consommation de mercure est réduite. Aussi, les experts vous invitent simplement à limiter votre consommation de poissons à haute teneur en mercure à une ou deux portions par mois.

Relativiser les risques par rapport aux bienfaits

Les choses semblent être plus claires pour les poissons concernés par les PCB. Bien que des traces de PCB aient été trouvées dans certains poissons, la plupart des chercheurs sont d’accord sur le fait que le risque de consommer de faibles taux de PCB est négligeable comparé aux bénéfices que l’on tire en mangeant du poisson riche en oméga-3.

« Sur 100 000 personnes qui mangent 200 g de poisson par semaine pendant soixante-dix ans, nous pouvons prédire qu’une seule personne souffrira d’un cancer à cause des PCB, explique notre experte. Et cela, comparé aux centaines de personnes qui survivront à une attaque cardiaque grâce à leur grande consommation de poisson. »

Afin de minimiser les risques pour la santé liés au poisson – ou à d’autres aliments – le secret consiste à privilégier la variété. « Je recommande de manger du poisson deux fois par semaine car il contient de sérieux atouts pour la nutrition, poursuit Florence Pujol. Simplement, ne mangez pas tout le temps la même variété. » Il existe en effet toutes sortes de poissons, sans oublier les fruits de mer. De quoi varier les plaisirs en toute sécurité !

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