Manger du saumon, une bonne idée.

Pas facile d’être un poisson ces derniers temps ! Bien sûr, le poisson est bourré de bonnes graisses et représente une grande source de protéines, dont les coureurs ont absolument besoin. Mais depuis quelques années, la fiabilité des produits de la mer est remise en cause et le poisson, jusqu’à lors encensé pour ses qualités nutritionnelles, est placé sur le banc des accusés. Des reportages de plus en plus nombreux parlent de taux alarmants de contaminants dangereux tels que le mercure et le PCB (polychlorobiphényle) contenus dans le poisson.

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Particulièrement nocif, le mercure s’accumule dans le sang et peut y rester plus d’un an avant d’être éliminé. En grande quantité, il peut être responsable de symptômes tels qu’un état dépressif, des pertes de mémoire, de la fatigue et un risque accru de maladie de cœur, liés à la toxicité du mercure. Les PCB, qui peuvent augmenter les risques de cancer, sont interdits depuis 1976, mais ils existent toujours dans l’environnement et apparaissent souvent sur différents types de saumons.

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Les vertus du poisson

La plupart des nutritionnistes pensent pourtant que ces poissons mériteraient d’avoir meilleure presse. « On oublie souvent, dans ces arguments concernant le mercure et le PCB, que les bénéfices tirés de la consommation de poisson sont clairement établis et, en moyenne, les bénéfices l’emportent largement sur les danger théoriques des contaminants« , explique Florence Pujol, diététicienne nutritionniste et enseignante universitaire en nutrition.

Plusieurs études ont montré que la consommation d’oméga-3, un acide gras essentiel présent dans le poisson, permet de diminuer le risque de développer une maladie cardiovasculaire. C’est pourquoi il est recommandé de consommer du poisson deux fois par semaine. Les oméga-3 réduisent également les inflammations, ce qui est particulièrement utile pour les coureurs qui luttent contre les blessures à répétition et les problèmes d’arthrite. « Le poisson est une bonne source de bien d’autres éléments nutritifs comme les vitamines B6, A, D et K ainsi que des minéraux comme le zinc, le sélénium et le cuivre« , poursuit notre nutritionniste Florence Pujol. De plus, 100 g de saumon apportent 31 g de protéines. Une aubaine pour les coureurs qui ont besoin d’apports plus élevés en protéines afin de permettre à leurs muscles de récupérer après un entraînement quotidien.

Faire pencher la balance de l’autre côté

Tous les bienfaits avérés du poisson ne signifient pas que les informations concernant les dangereux contaminants trouvés dans certains produits de la mer soient totalement infondées. Par exemple, la communauté scientifique s’entend sur le fait que le mercure est nocif pour le développement du cerveau, à la fois pour le fœtus dans le ventre maternel que pour l’enfant durant les premières années de sa vie. C’est pourquoi les femmes enceintes, ou qui essayent de l’être, celles qui allaitent et les jeunes enfants doivent éviter les poissons à haute teneur en mercure comme le requin, l’espadon et la perche.

Pour les autres, l’interdiction totale de certains poissons n’est pas nécessaire. « La simple présence du mercure dans votre corps ne signifie pas que vous allez obligatoirement tomber malade« , insiste Florence Pujol. Des études ont montré que les symptômes associés à la toxicité du mercure disparaissent lorsque la consommation de mercure est réduite. Aussi, les experts vous invitent simplement à limiter votre consommation de poissons à haute teneur en mercure à une ou deux portions par mois.

Relativiser les risques par rapport aux bienfaits

Les choses semblent être plus claires pour les poissons concernés par les PCB. Bien que des traces de PCB aient été trouvées dans certains poissons, la plupart des chercheurs sont d’accord sur le fait que le risque de consommer de faibles taux de PCB est négligeable comparé aux bénéfices que l’on tire en mangeant du poisson riche en oméga-3.

« Sur 100 000 personnes qui mangent 200 g de poisson par semaine pendant soixante-dix ans, nous pouvons prédire qu’une seule personne souffrira d’un cancer à cause des PCB, explique notre experte. Et cela, comparé aux centaines de personnes qui survivront à une attaque cardiaque grâce à leur grande consommation de poisson. »

Afin de minimiser les risques pour la santé liés au poisson – ou à d’autres aliments – le secret consiste à privilégier la variété. « Je recommande de manger du poisson deux fois par semaine car il contient de sérieux atouts pour la nutrition, poursuit Florence Pujol. Simplement, ne mangez pas tout le temps la même variété. » Il existe en effet toutes sortes de poissons, sans oublier les fruits de mer. De quoi varier les plaisirs en toute sécurité !

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