LA SORTIE LONGUE

En trail comme pour la course sur route, l’endurance est la base de tout, « la qualité la plus fondamentale à développer », selon Manu Gault, traileur du teamAsics, plusieurs fois vainqueur de l’Éco-Trail de Paris. « S’entrainer à courir longtemps est une nécessité pour tout type de préparation. » Une bonne endurance permet de mieux gérer la fatigue
et d’habituer l’organisme à la casse musculaire, surtout sur du très long, comme en trail. Cette endurance fondamentale se construit grâce à un entraînement équilibré.
« L’enchainement des séances de résistance (seuil), de vitesse et de dénivelé va avoir une influence sur le développement global de toute la filière aérobie et donc sur l’endurance. » La sortie longue va permettre à l’organisme de mieux recycler les lipides comme carburant de l’effort, « c’est aussi pour cela que la sortie longue commence habituellement autour de 2 heures de course ».

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LE RENFORCEMENT MUSCULAIRE

« C’est le deuxième incontournable de la préparation : le trail exige des muscles puissants et résistants pour aborder de longues distances et des dénivelés importants. » Pour cela,
il faut planifier au minimum deux séances hebdomadaires de PPG sur plusieurs semaines. Les exercices concernent le gainage abdominal, pour le maintien et la position de course, « mais aussi la force musculaire, grâce à un travail pliométrique sur les jambes pour développer un mouvement puissant et rapide». Des exercices de multibonds, des pas chassés et des éducatifs plus spécialisés vont permettre de bien travailler ses muscles, la séance étant plus centrée sur des exercices d’explosivité et de vitesse d’exécution. « L’idéal est de varier le plus possible les exercices de renforcement. On peut tout aussi bien faire de l’isométrique et de l’excentrique pour renforcer le muscle en l’allongeant. »

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UN NÉCESSAIRE TRAVAIL DE VMA

Le passage par la piste d’athlétisme n’est pas toujours obligé pour les traileurs, tant l’exercice peut rebuter et sembler réservé aux coureurs sur route, plus habitués à travailler ces distances normées. « C’est une erreur, corrige notre expert, le fractionné court, sur 400 ou 500 mètres, est aussi très intéressant – et même nécessaire pour les traileurs -, peu importe le niveau et l’objectif préparé. »

Un travail de vitesse d’autant plus fondamental que « les sorties longues et les courses sur de grandes distances ont tendance à nous faire perdre de la vitesse de base, une vitesse pourtant indispensable pour aller plus vite et durer plus longtemps». Mais l’entraînement en fractionné aura également d’autres effets bénéfiques « Ces séances font aussi travailler les qualités de pied et l’économie de course. » Idéalement, un travail spécifique en VMA est à planifier « sous forme de cycle de quelques semaines» avant de commencer une préparation à une course. Cela vous permettra de jouer sur toutes les filières ( aérobie et anaérobie) avant de vous lancer dans un entraînement plus axé sur le profil du trail préparé. En cas d’aversion profonde pour la piste d’athlétisme, rien ne vous empêche de fractionner sur chemin (GPS ou accéléromètre).

LE DÉNIVELÉ

L’enchaînement de montées et de descentes constitue la spécificité de la course nature, une qualité qui se travaille grâce à des exercices techniques dédiés (en descente) et à un entraînement adapté (en montée). Le plus important est de ne pas négliger les descentes au profit d’un travail uniquement basé sur la montée de côtes. « Ce type d’entraînement est tout à fait réalisable pendant la sortie longue, cela permet de reproduire les conditions de course et de s’habituer à l’effort qui est demandé durant un trail. » Un exercice courant consiste à enchaîner une série de côtes en intensité et de profiter de la descente pour gagner en assurance et en technique. « On peut faire des séries de 30 secondes x 30 secondes en côtes, mais attention car la séance est plutôt réservée aux bons traileurs. » Pour travailler le dénivelé, le principe de progressivité dans les exercices est primordial; commencez par de petites côtes pas trop techniques et, au fur et à mesure des séances ( et des sensations), passez sur des dénivelés plus importants. Pour diversifier et progresser plus rapidement, le conseil est de varier les longueurs de côtes, les pourcentages et les vitesses pour balayer une large palette de situations.

LE SEUIL

La résistance est un autre fondamental en trail, il s’agit de s’entraîner à fournir un effort assez important le plus longtemps possible. « L’intérêt est de développer une capacité à maintenir un rendement élevé – plus important qu’en endurance – sur une durée relativement longue, correspondant aux distances en trail », explique notre expert.

Pour cela, il faudra s’entraîner grâce à des séances spécifiques basées sur le temps d’effort et sur la gestion de l’allure. Comme pour la route, l’entraînement se compose de plusieurs fractions, « des répétitions comprises entre 6 et 10 minutes d’effort» et forcément plus longues que pour le fractionné court La séance est à réaliser prioritairement en milieu naturel. « Je recommande toujours de réaliser ce type de séances sur des parcours proches de ceux rencontrés en compétition. »

Cet entraînement spécifique peut intervenir après un cycle VMA pour améliorer l’adaptation de l’organisme et habituer le traileur à fournir un effort soutenu sur tous types de parcours ( côtes, plat, obstacles). Pour les coureurs utilisant un cardiofréquencemètre, l’intensité sera comprise entre 80 % et 90 % de la fréquence cardiaque maximale (FCM). « Le cardia est encore plus intéressant pour s’entraîner au seuil l’allure n’étant pas toujours évidente à trouver et à maintenir sur toute la totalité de la séance. »

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