Les pires ennemis du coureur

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Les coureurs font face à de nombreux ennemis dans leur quête de performance. Mais rassurez-vous : les moyens pour vous défendre sont légions.

ENNEMI NUMÉRO 1 : LES LÉSIONS MUSCULAIRES

Pour savoir qui ralentira à la fin d’un marathon, il suffit de chercher le coureur qui a le plus de lésions musculaires. Vos quadriceps et mollets subissent des contractions excentriques traumatisantes quand vous frappez le pied contre le sol. Faites des sorties longues avec des côtes pour abîmer temporairement les fibres musculaires, et vous souffrirez moins lors de votre prochaine course.

ENNEMI NUMÉRO 2 : LA DÉSHYDRATATION

Tous les coureurs savent que l’on ralentit quand on est déshydraté. Mais voici 3 infos à retenir : le marathonien Haile Gebreselassie a battu le record du monde à Berlin en 2008 malgré une perte de 10 % de son poids corporel pendant la course ; quand les cyclistes sont réhydratés par intraveineuse pour éliminer l’effet psychologique lié au fait de boire, la perte de 3 % de leur poids corporel n’affecte pas leur endurance ; et boire régulièrement quelques gorgées d’eau (moins de 30g) a suffi à prolonger de 17 % le temps d’effort avant l’épuisement des participants à une étude. Conclusion ? Buvez quand vous pouvez, et ne paniquez pas si vous êtes légèrement déshydraté. Les effets sont moins graves que ce que l’on a pensé pendant des années.

ENNEMI NUMÉRO 3 : LA FRINGALE

Vos muscles peuvent stocker des glucides pour tenir 90 à 120 min. Mais vous sentirez les effets du manque d’énergie bien avant. L’une des raisons est que les fibres musculaires entièrement approvisionnées se contractent plus efficacement. L’autre est que le cerveau est prudent et commence à faire ralentir le corps lorsqu’il détecte des réserves à moitié vides. Vous pouvez détourner son attention, temporairement du moins, en rinçant votre bouche avec une boisson énergétique que vous recracherez ensuite, ce qui active des récepteurs annonçant à votre cerveau l’arrivée d’une plus grande quantité d’énergie. Mais pour des courses qui durent plus de 90 min, vous devez vous alimenter en courant.

ENNEMI NUMÉRO 4 : LA CHALEUR

La température « critique » de votre corps est d’environ 40 °C. Mais, en réalité, vous ralentissez bien avant d’avoir atteint ce point. Vous pouvez retarder en amont la hausse de votre température corporelle en refroidissant votre organisme, par exemple, en cas de forte chaleur, en buvant une boisson glacée avant une course.

3 professionnels vous expliquent comment booster votre mental

© MEG HUNT

Votre plus grand allié (ou votre pire ennemi) est votre mental. Ce que vous pensez ou ressentez lorsque vous courez a une énorme influence sur vos performances. Pour booster votre mental, nous sommes allé à la rencontre de 3 professionnels ; voici leurs conseils :

BOOSTER VOTRE MENTAL AVEC FRANÇOIS D’HAENE

Ultra-trailer, vainqueur de l’UTMB et de la Diagonale des fous « J’essaie de relativiser. La course ne doit pas prendre une place trop importante dans la vie de tous les jours. Le jour de la course est une journée à part, mais ça reste une journée parmi tant d’autres. Il faut conserver ses schémas habituels, notamment les derniers repas ou la dernière nuit avant la course. Cela permet de ne pas générer de stress particulier. Ce que j’essaie de faire, c’est de replacer tout cela dans son contexte. Il ne faut pas oublier qu’on fait cela pour le plaisir. Il n’y a rien de dramatique. Nous avons choisi de participer à la course, et donc de souffrir un minimum, mais il faut essayer de s’amuser le plus possible. Il y a des moments, notamment dans les ultra­-trails de 25-­30 h, où il y a beaucoup de douleur, de souffrance, mais avec un peu de recul on en rigole. Et je me sers de ces moments pour relativiser pendant la course. Mon entraîneur me disait souvent pendant des séances difficiles : “Rien n’est éternel.” C’est souvent difficile à concevoir, mais ce n’est qu’un moment passager. »

BOOSTER VOTRE MENTAL AVEC SAMIR BAALA

Champion de France de marathon et expert Runner’s World « Pour être dans de bonnes conditions sur la ligne de départ, il faut d’abord avoir une bonne préparation. Avoir suivi son plan d’entraînement à la lettre, pour être conscient de ce dont on est capable. Et quand ça devient difficile, je me concentre sur tous les efforts que j’ai fournis et sur les résultats que j’ai obtenus. Je sais que j’ai fait ce qu’il fallait pour cette course, et cela me donne confiance. Dans le cadre d’un marathon, il y a aussi un élément essentiel : visualiser la course par segments. En découpant les 42,195 km par tranches de 5 km, tout devient plus facile mentalement.

Bien sûr, il y a également de la douleur. Et elle arrive tôt ou tard. Mais il faut se dire que c’est pareil pour tout le monde, qu’on n’est pas seul dans la souffrance. Puis je fais toujours en sorte, à un moment ou à un autre, de me focaliser sur les éléments extérieurs à la course : les spectateurs, les paysages. Cela me permet de sortir mon corps de la course et de diminuer la sensation de souffrance. »

BOOSTER VOTRE MENTAL AVEC MAKIS CHAMALIDIS

Psychologue du sport, spécialiste de la performance « Se mettre mentalement en condition peut déclencher l’envie de s’entraîner, comme écouter sa musique d’entraînement ou commencer à préparer ses affaires. Il faut essayer de se projeter dans la séance et de penser aux moments agréables vécus pendant la course ; on peut trouver des astuces qui vont garantir l’envie ou la régularité, mais c’est toujours très personnel. Le plus important est de trouver quelque chose qui a du sens et qui nous rappelle pourquoi l’on va courir. Il faut utiliser tout ce qui peut nous rappeler le sens que l’on donne à l’entraînement et les raisons profondes qui nous poussent à courir.

L’anticipation est sans doute la meilleure stratégie pour rester motivé et courir malgré tout. Au cours de la semaine ou de la journée, il y a forcément des entraînements qui seront plus difficiles que d’autres, où l’on est tenté de reporter ou d’écourter sa séance, il faut donc anticiper les mauvaises excuses ou les éventuelles perturbations pour ne pas subir les prétextes qui pourraient influer sur l’entraînement. »

Comment courir en restant motivé ?

© Meg Hunt

Pourquoi je continue à avaler les kilomètres, qu’est ce qui m’a prit de faire cette course ? Ces questions, peut-être les êtes-vous déjà posez lors d’une de vos sorties. Le running peut être excitant, mais il peut également vous sembler terne et répétitif. Voici nos solutions pour courir en restant motivé.

POURQUOI JE ME DÉMOTIVE ?

Votre cerveau est avide de nouvelles expériences auxquelles le centre de récompenses répond par la production de dopamine, un neurotransmetteur de joie et de bonheur. Peu importe que vous soyez sur un tapis de course ou dans les rues de Paris, une fois le charme de la nouveauté rompu, cette source de substance chimique de bien-être se tarit et votre activité revêt autant d’attraits qu’une réunion au travail.

COMMENT COURIR EN RESTANT MOTIVÉ ?

Divisez pour mieux gérer. Après des semaines ou des mois d’entraînement, l’idée d’une nouvelle longue sortie pourrait vous décourager, même si cette sortie est la course officielle pour laquelle vous vous préparez. Le fait de scinder une longue distance en plusieurs courses plus courtes peut vous aider. Il est plus facile et plus savoureux, en effet, de réaliser 3 courses de 40 min que 2 h en continu.

STIMULEZ VOTRE ESPRIT

Mettez vos écouteurs et montez le son (sans toutefois mettre votre sécurité en danger). Écoutez la musique que vous aimez et qui vous permet de vous évader. Amusez-vous, mentalement, à compter les vaches, les voitures rouges ou encore les bouches d’incendie présentes sur votre parcours. Trouvez-vous un compagnon de course en chemin, si vous n’en aviez pas au départ. Si vous rencontrez un coureur dont l’allure est similaire à la vôtre, vous pourriez engager la conversation et voir s’il est possible de parcourir quelques kilomètres à ses côtés.

Chaussures trail – Le guide d’achat de l’hiver

© Nick Ferrari

LE CHOIX DE LA RÉDACTION : SAUCONY XODUS ISO, 145 €

Saucony Xodus Iso © Nick Ferrari

La Xodus est un vrai tank parfait pour les sentiers jonchés de pierres et de racines. Pour cette nouvelle version, Saucony a opté pour une semelle extérieure unique que nos testeurs ont trouvée très adhérente quelle que soit la surface – sèche et mouillée – et qui a montré peu de signes d’usure même après plus de 150 kilomètres. Les crampons en forme de chevron sont présents d’un bord à l’autre de la semelle et sont aplatis au niveau du dessous de la semelle pour que vous puissiez courir tout en douceur sur les tronçons de route. La foulée est plus souple grâce à une couche de mousse dynamique de 3 mm d’épaisseur placée juste en dessous de la semelle de propreté, et l’empeigne a été retravaillée avec une « cage » souple au niveau du médio-pied pour diminuer le risque d’irritation. Le résultat est une chaussure moelleuse suffisamment robuste pour les sorties longues sur tous les types de chemins.

Poids homme : 303,3 g
Poids femme : 252,3 g
Drop : 7/4 mm

L’avis de la testeuse
Nom : Doriane
Âge : 49 ans
Taille : 1 m 68
Poids : 70 kg
Km par semaine : 40
Lieu de résidence : La Rochelle (16)
Profession : formatrice Ressources Humaines

 

« Il y a beaucoup d’espace au niveau des orteils et la chaussure enveloppe parfaitement le reste de mon pied. Ce que je préfère, c’est l’amorti : j’aime le rebond qu’elle procure et la barrière de protection entre les pierres et mon pied. L’accroche est excellente sur les chemins avec des cailloux, des graviers et des cours d’eau à traverser. C’est vraiment ma chaussure de trail préférée ! »

Saucony Xodus Iso, Chaussures de Running Compétition Homme, Gris (Grau/Schwarz/Orange), 43 EU

MEILLEUR LANCEMENT : NEW BALANCE FRESH FOAM GOBI, 120 €

New Balance Fresh foam Gobi © Nick Ferrari

Conçue à partir de la même plateforme que la populaire Fresh Foam Zante (route), la Gobi offre une autre option aux traileurs qui veulent travailler la vitesse lors de leur entraînement, ou faire de la compétition. La Gobi est une chaussure légère et dynamique avec un talon relativement souple étant donné la finesse de la semelle intermédiaire. Nos testeurs ont apprécié l’enveloppe confortable de l’avant-pied et la transition talon-orteils rapide. Les gros crampons en forme de diamant sous le pied sont polyvalents pour tous les types de terrains. Leurs nombreux « bords » favorisent une bonne accroche sur terrain mou, et ils sont aplatis pour une foulée avec atterrissage en douceur sur les chemins plus durs et le bitume.

Poids homme : 225 g
Poids femme : 201 g
Drop : 7 mm

New Balance Women’s Fresh Foam Gobi Trail Running Shoe, Navy/Light Blue, 7 B US

CHAUSSURES AMORTISSANTES – IDÉALES POUR LES SORTIES LONGUES ET LES FOOTINGS

Mizuno Wave Daichi, 125 €

MIZUMO WAVE DAICHI © Nick Ferrari

Pour sa Wave Daichi, la marque japonaise s’est associée à Michelin. Un premier partenariat qui donne naissance à une semelle à l’accroche quasiment infaillible grâce à un système de crampons similaire à celui d’un pneu de cyclo-cross. Mais surtout « la Daichi est souple, dynamique et légère, caractéristique suffisamment rare dans les gammes trail pour être soulignée » estime Mathilde, testeuse Runner’s World. Elle a malheureusement les défauts de sa légèreté : pas de technologie Gore-Tex, elle prend donc l’eau facilement.

Poids homme : 310 g
Poids femme : 270 g
Drop : 12 mm

Mizuno Wave Daichi, Chaussures de Running Compétition homme, Grey (Quiet Shade/Green Gecko/Blue Sapphire), 43

Montrail Rogue F.K.T. 82,79 €

MONTRAIL ROUGE FKT © Nick Ferrari

Successeur de la Rogue Fly qui a longtemps été le modèle de compétition préféré des traileurs, la toute nouvelle F.K.T. est plus robuste avec des crampons importants pour plus de polyvalence. La semelle intermédiaire dynamique sur toute la longueur a obtenu d’excellentes notes dans notre labo, et nos testeurs ont trouvé qu’elle les protégeait bien des obstacles sur les sentiers mais qu’ils sentaient encore le sol. Un pare-pierres situé au niveau du médio-pied accroît la protection.

Poids homme : 280 g
Poids femme : 270 g
Drop : 13 / 10 mm

Montrail Rogue FKT Chaussure Course Trial – AW16 – 42.5

CHAUSSURES HYBRIDES – IDÉALES POUR LE TRAIL ET LA ROUTE

Skechers Performance GOtrail, 109,95 €

SKETCHERS GO TRAIL © Nick Ferrari

Skechers propose déjà un modèle solide pour le trail – la très amortissante GOtrail Ultra, dont la troisième génération est désormais disponible. La nouvelle GOtrail offre le même chaussant spacieux et la même foulée souple, mais la semelle intermédiaire s’est vue enlever 8 mm d’épaisseur et la chaussure pèse environ 40 grammes de moins. Comme votre pied est plus proche du sol, Skechers a ajouté une plaque de protection contre les cailloux qui apporte aussi plus de stabilité.

Poids homme : 263 g
Poids femme : 204 g
Drop : 6 / 4,5 mm

Pearl Izumi Trail N2 V3, 134,95 €

SHOES, PEARL IZUMI TRAIL N2V3 © Nick Ferrari

La V3 conserve le même amorti ferme et la même transition souple que les précédentes versions. Il y a quelques nouveautés. La plus remarquable : la conception Strobel (une fine couche de mousse qui relie l’empeigne à la semelle intermédiaire) a été remplacée par une couche en mesh qui rend la chaussure plus souple grâce à l’utilisation de matériaux plus fins et moins de colle.

Poids homme : 311 g
Poids femme : 258 g
Drop : 9 mm

CHAUSSURES LÉGÈRES – IDÉALES POUR LES ENTRAÎNEMENTS DE VITESSE ET LA COMPÉTITION

Brooks Mazama, 140 €

BROOKS MAZAMA © Nick Ferrari

Confortable et rigide : c’est en ces termes que nos testeurs ont décrit la nouvelle Mazama. Ce n’est pas forcément ce que vous attendriez de votre partenaire de boue, mais elle assure à plein régime. Une protection contre les cailloux les envoie valser et revient dans sa position initiale quand vous pliez davantage l’avant du pied pour une sensation de vitesse. Nos testeurs ont trouvé que le caoutchouc collant glissait un peu sur les terrains mous, mais il tient bien sur les chemins plus durs.

Poids homme : 266 g
Poids femme : 215 g
Drop : 7,5 / 6,7 mm

BROOKS MAZAMA JAUNE FLUO Chaussures de trail

3 questions à Fernand Kolbeck quintuple champion de France de marathon

© Fernand Kolbeck

Quel est le minimum à faire pour ne pas perdre les bénéfices de l’entraînement pendant les vacances ?

Le minimum syndical est de 3 sorties hebdomadaires avec un kilométrage limité mais en respectant une intensité suffisante pour maintenir l’adaptation musculaire et cardiovasculaire.

  • 2 sorties en endurance de 30 min à 1 h selon les objectifs et la motivation.
  • 3e sortie en intensité de type : 10 min échauffement +10×(30/30–soit 30 secondes rapide, 30 secondes endurance) + 10 min de retour au calme. Une séance facile à réaliser peu importe le lieu de vacances. Vous pouvez varier le programme en remplaçant une des sorties en endurance par 15 min d’échauffement, suivies de 5×200m à allure 10 km.

Quel entraînement pour préparer une course à obstacles ?

L’objectif n’est pas de faire un chrono, vous n’avez pas besoin de vous préparer comme pour un marathon. Il s’agit plutôt d’un défi personnel et de dépassement de soi pour atteindre la ligne d’arrivée. Ce type d’épreuve demande la mobilisation de muscles différents de ceux mobilisés en course à pied. Les obstacles sur le parcours (grimper à une corde, sauter, ramper…) exigent de bonnes qualités physiques (endurance, résistance). Un renforcement et un bon gainage sont donc nécessaires. Utilisez le poids de votre corps dans des exercices simples, comme la chaise, les squats, les fentes avant ou les escaliers. Les parcours de santé constituent aussi d’excellents entraînements.

Quels sont les bénéfices d’un entraînement pyramidale ?

Travail de la vitesse de base, du changement d’allure et de la résistance à l’acide lactique grâce à une forte sollicitation de la filière aérobie. Commencez par 3 ou 4 km d’échauffement, puis :

  • Première fraction sur 1 500 m à allure 5 000 m + récupération.
  • 1200 m avec 1 seconde de moins au km + récupération.
  • 1000 m avec 2 secondes de moins que sur le 1500 m du départ + récupération d’un temps équivalent à la dernière fraction.
  • 800 m encore plus rapide, avec 3 secondes plus vite + récupération d’un temps équivalent à la dernière fraction.
  • 600 m avec 4 secondes plus vite + récupération d’un temps équivalent à la dernière fraction.
  • 400 m avec 5 secondes plus vite + récupération d’un temps équivalent à la dernière fraction.
  • Terminez par 10 à 15 min de retour au calme en jogging.

Courir en altitude pour booster vos performances

Si vous partez au ski cet hiver, profitez-en pour aller courir en altitude. Les bénéfices de l’entraînement en montagne sont considérables ! Un séjour en altitude bien préparé permet d’améliorer vos chronos sur marathon d’environ 5 %. Donc, pour un coureur valant 3 h 30 sur marathon, il pourrait gagner 10 min. Voici pourquoi :

COURIR EN ALTITUDE AUGMENTE LA PRODUCTION DE GLOBULES ROUGES

« La diminution de la quantité d’oxygène disponible dans l’air agit comme un stimulus qui provoque, entre autres, une augmentation naturelle du nombre de globules rouges dans le sang. », explique le docteur Hardelin. Ces globules assurent le transport de l’oxygène dans l’organisme et dans les muscles. Une augmentation du nombre de globules qui induit logiquement un meilleur rendement musculaire. « Le phénomène est surtout important avec la filière aérobie, c’est-à-dire plutôt pour les entraînements en endurance. » Résultat : une fois redescendu en plaine, le sportif voit ses performances naturellement boostées. Cette augmentation de la production de globules rouges est déclenchée par une hormone appelé « l’érythropoïétine », plus connue sous le nom d’« EPO ». Elle va stimuler la production de globules rouges pour les libérer dans le sang.

COURIR EN ALTITUDE : UNE SEMAINE OU PLUS POUR S’ADAPTER

« Il faut attendre environ une semaine pour constater l’augmentation du nombre de globules rouges dans le sang, explique le Dr Hardelin. Mais le processus commence immédiatement par d’autres biais. Dès son arrivée, l’individu respire naturellement plus vite, sa fréquence cardiaque s’accélère. Cette hyperventilation permet d’augmenter l’apport en oxygène. » Sans oublier que d’autres mécanismes  interviennent au sein des cellules et des tissus pour améliorer le transport des molécules.

COURIR EN ALTITUDE : QUELS RÉSULTATS ?

Entraîneurs et spécialistes s’accordent à dire qu’il faudrait passer au moins deux semaines en altitude pour obtenir des résultats significatifs. Mais cette durée n’est pas gravée dans le marbre. « Certains individus répondent plus ou moins bien aux effets de l’altitude. Tout le monde ne s’acclimate pas de la même façon. Certains seront peut-être plus endurants et d’autres ne constateront pas d’amélioration significative de leurs performances », souligne le Dr Hardelin. Cependant, une acclimatation d’une petite semaine en montagne apporte déjà des bénéfices physiologiques, « notamment au niveau de l’augmentation des capillaires qui se développent et irriguent mieux les muscles ». Après un séjour en altitude bien préparé, des études ont montré une amélioration des chronos sur marathon d’environ 5 %. Un coureur « valant » donc 3 h 30 pourrait théoriquement descendre à 3 h 20. Ces bénéfices perdureront ensuite un certain temps.

« Idéalement, il faudrait programmer sa compétition dans les deux ou trois jours qui suivent la fin du stage. Mais chez certains, les effets vont perdurer plusieurs semaines après le retour en plaine. » Malheureusement, tous ces précieux globules rouges fabriqués en montagne disparaîtront complètement en quelques mois. Pour finir, sachez que le manque d’oxygène rend la séance plus difficile : vous serez donc obligé de pousser un peu plus pour réaliser correctement l’exercice. Par conséquent, vous allez devoir tolérer un effort plus important sans être obligé d’augmenter l’intensité ou le kilométrage. Vos articulations vous diront merci.

COURIR EN ALTITUDE : À CONSOMMER AVEC MODÉRATION

A partir d’une certaine altitude, il n’est plus possible de suivre une préparation. Inutile donc de vouloir courir le plus haut possible. « On risque même un certain « désentraînement », car le sportif va devoir diminuer la qualité et le volume des séances. On ne peut pas imposer les mêmes charges à son organisme qu’au niveau de la mer. » Certains sportifs peuvent également être sujets au mal des montagnes (à partir de 1 500 m) et souffrir de maux de tête. La vue et l’équilibre peuvent également être affectés. Pensez également à bien vous hydrater, car en altitude l’air est plus sec. Enfin, sachez qu’à trop fortes doses, l’EPO peut avoir des conséquences graves, le sang s’épaississant et le taux de globules rouges devenant trop important. Des caillots se forment et augmentent les risques de phlébite.
Mais après une dizaine de jours passés en montagne, vous allez profiter au maximum du séjour, autant pour le repos que pour la nouvelle saison. Vous risquez d’être surpris par votre niveau, une fois redescendu dans la vallée.

Domptez les montées

© MEG HUNT

Les coureurs abordent trop souvent les montées avec appréhension, en imaginant une difficulté insurmontable. Cette attitude négative a l’effet d’une boucle de rétroaction dans votre cerveau, alimentant votre haine des montées. Lorsque vous abordez une ascension avec ce type de pensées en tête, vous vous conditionnez à vivre une expérience des plus douloureuses.

APPRENEZ À AIMER LES MONTÉES

Dites-vous que les côtes sont ce qu’il y a de mieux, qu’elles vous rendent plus fort, plus robuste, qu’elles vous donnent un superbe fessier. Dites-vous que vous êtes ce petit moteur capable, doucement mais sûrement, de remporter la course et que tout ce qui monte doit redescendre. Tous les clichés sont bons à partir du moment où ils vous permettent de monter cette côte. À terme, aussi surprenant que cela puisse paraître, ce nouveau schéma de pensée deviendra une véritable conviction.

POUR DOMPTEZ LES MONTÉES, FAÎTES APPEL À VOTRE IMAGINATION

L’imagerie mentale peut vous aider à gravir les plus hauts sommets. Lorsque vous vous approchez d’une montée, imaginez-vous en train d’en atteindre la crête puis glisser jusqu’à sa base. Le fait de rester calme et de penser de façon positive face à une monstrueuse pente vous aide à préserver votre énergie, qui va physiquement vous permettre d’avaler plus facilement cet obstacle.

POUR DOMPTEZ LES MONTÉES, ÉVADEZ-VOUS

Certains coureurs aiment penser à des endroits chaleureux et oublier les gros efforts qu’ils sont en train de fournir. D’autres embrassent la douleur avec une attitude du type « C’est bon d’avoir mal ». Les douleurs musculaires et la fatigue ne font que les motiver. Ou alors, ils sont à l’écoute de leur corps et se prodiguent eux-mêmes des conseils tels que « Relâche tes épaules », « Tiens- toi bien droit ». Les modes de pensée peuvent évoluer chez un même coureur. Vos stratégies mentales peuvent évoluer selon les situations et selon leur succès, sans que vous en soyez conscient.

Comment courir plus vite ?

© Kirsten Ulve

Courir plus vite à la fin d’un semi-marathon relève de l’impossible. La raison pour laquelle vous atteignez vos limites n’est pas simplement liée à la sensation de brûlure dans vos muscles. Pour courir plus vite en fin de course, il existe un entrainement ciblé. Il vous permettra d’augmenter votre vitesse lors de vos prochaines courses.

L’AUGMENTATION RAPIDE DE VOTRE CONSOMMATION D’OXYGÈNE

D’après des études réalisées par l’université de Copenhague, la réponse est encore une fois liée à la cinétique de l’oxygène. Pendant une course soutenue à allure semi-marathon (ou plus vite), la quantité d’énergie, et donc d’oxygène, nécessaire pour maintenir cette allure augmente progressivement. Si vous courez 10 ou 20 min, votre consommation d’oxygène peut augmenter jusqu’à 25 %. Il est sera de plus en plus difficile de maintenir votre allure.

L’USURE DES FIBRES MUSCULAIRES À CONTRACTION LENTE

Cette hausse est le résultat de l’utilisation de fibres musculaires moins efficaces. Quand vous commencez à courir, vous sollicitez automatiquement et principalement des fibres musculaires à contraction lente. Celles-ci sont plus adaptées aux courses de fond car elles sont efficaces et se fatiguent moins vite. Mais au fil de la course, les fibres individuelles se fatiguent et ne sont plus approvisionnées en énergie. Afin de les remplacer, votre cerveau doit solliciter des fibres à contraction rapide qui ont besoin de plus d’énergie (et donc de plus d’oxygène) pour fournir le même résultat en matière de performance.

POUR COURIR PLUS VITE, FAÎTES DES SORTIE LONGUES

Vous pouvez entraîner vos fibres à contraction rapide – habituellement utilisées pour les mouvements explosifs – à être plus efficaces : « C’est l’une des raisons pour lesquelles les sorties longues sont si importantes pour les marathoniens », explique Andrew Jones. Une sortie de 2 h 30, même à allure footing, permettra de réduire les fibres à contraction lente et entraînera les fibres à contraction rapide à délivrer une puissance lente et régulière. Ces fibres développeront ainsi l’endurance en augmentant le contenu mitochondrial des muscles et en ajoutant des capillaires pour fournir plus de sang aux muscles.

Courir un marathon sous les 2 h : le nouveau défi des athlètes Nike

Eliud Kipchoge (Kenya), Lelisa Desisa (Éthiopie) et Zersenay Tadese (Érythrée), les prochains athlètes à relever le défi.

L’annonce va en faire bondir plus d’un. Ou plutôt courir plus d’un. Nike vient d’annoncer leur nouveau projet ambitieux, qui vise ni plus ni moins à briser l’une des barrières les plus mythiques de la course à pied : courir un marathon en moins de 2 h. Cela fait rêver, et la marque à la virgule est persuadée que c’est possible, grâce à ces trois marathoniens de classe mondiale : le champion olympique kenyan Eliud Kipchoge, l’Éthiopien Lelisa Desisa et l’Érythréen Zersenay Tadese

Le but de Nike est donc de faire courir ses athlètes en 1 h 59 min 59 s, ou plus rapidement. Ce temps correspond à 2 min 50 s par kilomètre, ce qui est tout simplement impensable pour le commun des coureurs.

Actuellement, le record du monde est détenu par le Kenyan Dennis Kimetto en 2 h 02 min 57 s (Berlin 2014), soit environ 2 min 55 s par kilomètre.

DEPUIS 2000, LES RECORDS TOMBENT

Runner’s World avait publié une enquête exclusive en avril 2016, qui étudiait tous les facteurs qui devaient être rassemblés pour courir un marathon sous les 2 h (température, parcours, économie de course, partenaires…) et qui analysait l’évolution des records du monde de marathon depuis 1970. On peut constater que depuis 2000, une pluie de records s’est abattue sur les marathons les plus rapides au monde.

record monde marathon
© Runner’s World

« Nike a toujours regarder plus loin pour casser les barrières et, l’idée d’un marathon en moins de deux heures est revenue à plusieurs reprises, explique la marque dans son communiqué. Animée par une inébranlable passion pour le running, Nike a commencé à travailler sur une chaussure de marathon spécifique depuis 2013. Cet effort s’est forcément transformé par un engagement à 100% durant l’été 2014, précipitant la formation de l’équipe de Breaking2. »

Leur choix s’est donc porté sur 3 coureurs parmi les plus rapide au monde sur marathon.

ELIUD KIPCHOGE
Pays : Kenya
Âge : 32
Taille : 1,70 m
Poids : 52,16 kg
Palmarès : Champion olympique 2016, Marathon de Londres 2015 et 2016, Marathon de Berlin 2015
Meilleurs temps : 12 min 46 s (5000 m), 26 min 49 s (10 000 m), 59 min 25 (semi-marathon), 2 h 03 min 05 s (marathon)

LELISA DESISA
Pays : Éthiopie
Âge : 26
Taille : 1,79 m
Poids : 56,69 kg
Palmarès : Marathon de Boston 2013 et 2015
Meilleurs temps : 27 min 11 s (10 000 m), 59 mi  n 30 s (semi-marathon), 2 h 04 min 45 s (marathon)

ZERSENAY TADESE
Pays : Érythrée
Âge : 34
Taille : 1,61 m
Poids : 53,97 kg
Palmarès : Champion du monde de semi-marathon 2007, Champion du monde de cross-country 2007
Meilleurs temps : 12 min 59 s (5000 m), 26 min 37 s (10 000 m), 58 min 23 s (semi-marathon), 2 h 10 min 41 sec (marathon).

La tentative se fera au printemps. La date exacte et le lieu n’ont pas encore été définis, et l’annonce sera faite courant 2017.

Pollution : est-il possible de courir ?

courir pollution
© Jupitermedia corporation

À l’instar des premières semaines du mois de décembre 2016, un nuage de particules fines stagne à nouveau au dessus des grandes agglomérations françaises. Dans ces conditions, « la pratique d’une activité physique comme la course à pied en extérieur est à proscrire », prévient le Docteur Nathalie Lambert, pneumologue allergologue au Centre de l’Asthme et des Allergique Armand Trousseau à Paris.

COURIR PENDANT LA POLLUTION : MAUVAISE IDÉE

Cela n’a de secret pour personne, les particules fines sont responsables de nombreux problèmes de santé. Et lors d’un pic de pollution, ce taux de particules est particulièrement élevé. Quoique vous fassiez, vous allez forcément en ingurgiter : « Courir augmente la ventilation. Une personne qui va produire un effort pendant un pic de pollution va donc forcément ingérer plus de particules fines qu’une personne non active », explique la pneumologue. « Dans ces conditions, courir augmente de façon drastique le risque d’inflammation des bronches. Pour un coureur souffrant ou ayant souffert d’asthme, vous pouvez être certain qu’une crise brutale va se produire ». Jean-Michel Serra, médecin de l’équipe de France d’athlétisme estime que les conséquences sur le long terme sont encore plus sévères : « Hormis l’effet immédiat, il faut penser aux risques cancérigènes. Car même lorsqu’il n’y a pas de pic, le niveau de pollution reste important dans les grandes agglomérations. Le risque est donc quotidien. »

AUTANT DE POLLUANT À L’INTÉRIEUR QU’À L’EXTÉRIEUR

Courir pendant un pic de pollution est donc dangereux pour votre santé : « Porter un masque ou une écharpe ne sont pas des protections suffisantes pour filtrer les particules », prévient Jean-Michel Serra. La solution est donc de courir en intérieur ? « Pas vraiment, prévient-t-il. Il y autant de polluant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Le simple fait d’ouvrir une porte permet aux particules de rentrer. De plus, un environnement fermé va concentrer les polluants. »
Alors, comment courir pendant un pic de pollution ? Les solutions ne sont pas nombreuses, mais elles existent.

PRIVILÉGIEZ LE RENFORCEMENT MUSCULAIRE PENDANT UN PIC DE POLLUTION

« Il faut d’abord éviter les séances trop longues et trop intensives. Le mieux est de faire un petit footing en forçant le moins possible », conseille le Docteur Serra. « Évitez de courir près des axes routiers et privilégiez plutôt des environnements boisés. » La meilleure solution reste, selon les spécialistes, de se passer de la course à pied pendant le pic de pollution : « Pratiquez des exercices que vous ne faîtes peut-être pas habituellement, comme du renforcement musculaire, des étirements, des exercices de posture et du gainage », suggère le médecin de l’équipe de France. Le Docteur Lambert conseille quant à elle de « faire vos sorties en dehors des périodes de circulation intense, comme le matin. »

Le niveau de pollution n’a cessé de baisser depuis le pic en début de semaine. En Ile-de-France, le taux de concentration de particules devrait rester entre 30 et 50 microgrammes par mètre cube, contre 79 aujourd’hui. À Lyon, la circulation alternée ne sera pas reconduite dans les prochains jours.

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