5 conseils de pros : Julien Bartoli

Julien Bartoli a commencé à courir à 7 ans mais malgré son statut de coureur de haut niveau, il travaille 35 h par semaine.

Club : Athlétique Jeunes Bastia ; Records : Marathon : 2h22’40’’, Rotterdam, 15 avril 2014, Semi-Marathon : 1h07’39’’, Troyes, 14 mai 2006, 10 km : 29’35’’, Taule Morlaix, 26 mars 2006 ; Entrainement par semaine : 7 à 12 sorties / 160 km

« J’ai commencé à courir lors des courses à l’école sous l’impulsion de mes parents qui m’ont proposé d’essayer en club. Depuis ce jour-là j’ai accroché. J’ai commencé en 1986 et en 2016 je pratique toujours. Mon envie de pratiquer à haut niveau est venue petit à petit. Je pense qu’en passant par l’école de l’athlétisme à la base, en pratiquant les différentes disciplines et distances, il y a un esprit de compétition qui s’installe au fur et à mesure. On veut toujours faire mieux, toujours aller chercher la performance et puis progresser sans arrêt. Aujourd’hui je travaille en tant qu’agent logistique dans une compagnie aérienne. Je travaille en décalé à temps complet donc je fais une semaine du matin et une du soir. La semaine où suis du matin, je commence à 6h. Sur ma pause déjeuner du midi je vais courir, quand les autres vont manger moi je fais mon premier entrainement. Quand je suis en période de grosse préparation, je rentre chez moi pour m’occuper de la famille et des enfants puis je retourne courir vers 18h. C’est mon programme toute la semaine. La semaine où je travaille du soir, je commence à 14h20 et je finis à 22h50. Du coup je m’entraine le matin avant d’aller travailler et je me ré-entraîne souvent lors de ma pause-déjeuner du soir. Cela demande une certaine organisation mais la plupart du temps je suis tellement passionné que je n’ai pas trop de soucis en terme de motivation. Ce qui me tient dedans, c’est l’objectif que l’on se fixe. Cela peut-être des compétitions, des performances que l’on veut réaliser. C’est ça qui me permet de me booster. Le jour où je suis un peu moins bien je me dis d’y aller quand même, qu’il faut faire la différence sur ces jours-là.

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Les astuces de Julien

Rejoindre un club : Pour apprendre les bases et comprendre la démarche des différents entrainements rien ne vaut un groupe d’entrainement avec un entraineur. Une licence d’athlétisme n’est pas forcément très chère.

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Variez les plaisirs : Refaire toujours les mêmes séances peut devenir ennuyeux. Le mieux c’est de jouer avec les allures mais aussi sur le nombre de répétions, les distances ou sur les parcours. Courir à plusieurs est aussi une bonne solution.

Ne baissez pas la tête : Lorsque je cours un marathon et que je le termine, même si je n’ai pas fait le chrono escompté, j’ai quand même pris du plaisir et j’ai eu des sensations. On retravaille sur ça pour avancer. Il faut chercher le positif dans l’échec pour repartir et se remotiver.

Mangez simple : Il ne faut pas trop se casser la tête et manger beaucoup de fruits et légumes. Il faut aussi se concentrer sur tout ce qui est à base de glucides et donc les féculents. Je pars du principe qu’il faut manger équilibrer et varier. Il faut aussi savoir se faire plaisir.

Le mental se travaille : Le plus dur au final c’est d’aller s’entrainer, la compétition n’est que l’aboutissement de tout ça. Si on est fort à l’entrainement, qu’il s’est bien déroulé, en compétition on va reproduire ce qu’on a fait.

Travaillez votre progression naturelle

Il y a 10 ans, les courses progressives étaient l’arme secrète des athlètes kényans. Aujourd’hui, ce type d’entraînement s’est développé et n’est plus réservé qu’aux impressionnants coureurs est-africains. De nombreux coureurs et entraîneurs pratiquent la course progressive. En revanche, il est plus difficile de savoir quand et comment la pratiquer. Le terme « course progressive » désigne un changement d’allure au cours de la séance, qui commence lentement et se termine à un rythme plus élevé. La différence d’allure entre le début et la fin de la sortie peut être minime ou importante. L’objectif peut être un travail à une allure inférieure au seuil ou un effort intense à une allure supérieure à votre allure de course. Voire les deux en même temps. Cette possibilité de variation est l’atout principal de ce type d’entraînement : la course progressive constitue un outil d’entraînement polyvalent pour le coureur. Vous travaillerez également différentes allures et systèmes énergétiques sans avoir besoin de connaître votre VO2max ou votre seuil aérobie. Mais en tant que coureurs, vous avez besoin de quelques conseils pour savoir quelle distance courir et quelle allure maintenir. Les voici.

Fractionné allure 5K

La séance : courez les 15 premières minutes à 50 % de votre allure de course, puis 13 min à 75 % de votre allure de course, 10 min à votre allure de course et enfin 7 min plus vite que votre allure de course…

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Quand : la plupart des coureurs le font en début d’année, certains athlètes remplacent leurs séances de fractionné par des courses progressives.

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Remarque : la course progressive est le moyen idéal pour développer une solide base aérobie. En général, les coureurs ont du mal à courir les 7 dernières minutes plus vite que leur allure de course, mais c’est essentiel pour augmenter le seuil.

Aller-retour au seuil

La séance : courez à une allure footing pendant 10-20 min. Faites demi-tour et courez 2-5 min plus vite qu’à l’aller (selon la distance et votre condition physique), au seuil.

Quand : plusieurs fois pendant votre préparation d’un 5 km.

Remarque : l’objectif est de fournir un effort modéré, en-dessous de l’allure de course. L’allure peut être plus rapide si les coureurs sont à l’aise. L’effort doit être soutenu mais confortable, et les coureurs doivent pouvoir dire un mot en courant.

Accélération progressive

La séance : course progressive de 15 km avec augmentation de l’allure tous les 2,5 km. Commencez en-dessous de votre allure marathon et courez environ 5 sec plus vite au km à chaque nouveau segment, jusqu’au dernier segment de 2,5 km où vous devez avoir atteint votre allure semi.

Quand : au milieu de votre préparation marathon.

Remarque : Ces courses progressives sont très utiles car elles permettent de faire du volume et « d’amorcer la pompe » à la fin grâce à l’accélération mesurée et relâchée.

Sortie longue avec finish rapide

La séance : commencez à votre allure footing. 10 km avant la fin, accélérez pour courir à votre allure marathon. 3 km avant la fin, accélérez encore et terminez en sprint sur les 400 derniers mètres.

Quand : 3 à 4 reprises toutes les 2 semaines au milieu de votre prépa marathon, après avoir fait plusieurs sorties longues à allure régulière.

Remarque : les 10-30 dernières minutes sont comme une course en soi. Vous courez aussi vite que possible et vous sprintez à l’arrivée.

Faites des tours de piste !

La piste permet de varier l’entraînement. Ces séries de 400 m sont faites pour développer différents systèmes énergétiques, en adaptant le nombre de tours, l’allure et les temps de récupération en fonction de l’objectif de vitesse et d’endurance. Faites cette séance 1 à 2 fois toutes les deux semaines pendant 1 mois ou 2 et faites des foulées dynamiques.

Endurance 400 m

L’entraînement d’endurance permet de développer le seuil de lactate – allure à laquelle vous commencez à produire plus d’acide lactique que ce que vos muscles peuvent éliminer, ce qui engendre des jambes pétrifiées. En général, cela correspond à l’allure à laquelle un coureur entraîné peut courir pendant 1 h (entre l’allure 10 km et l’allure semi). Pour augmenter ce seuil, entraînez-vous en courant un peu plus vite que cette allure.

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Essayez 5×400 m allure 10 km, récup’ 100 m en footing entre chaque. Selon votre allure, vous courrez 20 min dans la zone de développement de l’endurance. Grâce à cette séance, vous apprendrez également la patience. Si vous courez trop vite au début, vous n’arriverez pas au bout de cette séance en gardant le même rythme.

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Vitesse 400 m

Vous devez courir à une allure proche de votre VO2 max (allure course pendant 8-12 min). Le temps de récupération est égal au temps qu’il a fallu pour faire un 400 m. L’important ici est de courir vite tout en maîtrisant son allure lors des premiers 400. La fatigue s’installera au fil des répétitions et vous devrez augmenter votre effort pour maintenir votre allure.

Essayez 10×400 m allure VO2 max. Faites un footing de 200 m pour récupérer entre chaque 400.

COMBO 400 m

Combinez les deux séries précédentes pour travailler différentes zones en même temps.

Essayez 12 séries avec 400 m de récup’ entre chaque : 400 m d’endurance pour les 4 premiers, 400 m de vitesse.

SPRINT 400 m

La plupart des coureurs courent à leur allure course avec une longue récupération. Grâce à cette séance, vous améliorerez votre économie de course, votre condition physique et votre capacité à tolérer l’acide lactique. Courir à une telle vitesse augmentera fortement votre production de lactate, que votre organisme devra éliminer avant le prochain 400 m.

Essayez 4×400 m à allure de course avec 400-600 m de récup’ en footing.

S’il n’y a pas de piste près de chez vous, vous pouvez convertir les distances en temps.
La séance d’endurance deviendrait alors : 12×80 s (allure 10 km) avec 25 s de récup’ en footing entre chaque. Trouvez une étendue d’herbe plane où vous pouvez vous concentrer sur votre allure. Mais avant de commencer…

Echauffez-vous

Lorsque vous commencez une série, votre rythme cardiaque doit être élevé et vous devez déjà être essoufflé. Faites un footing pendant 15-20 min, des éducatifs et quelques accélérations avant de partir sur la série.

Relâchez-vous

Pour courir vite, il faut être « relâché ». Concentrez-vous sur votre allure mais essayez de rester le plus relâché possible pendant que vous courez.

Restez droit

Quand vous accélérez, vous avez tendance à vous affaisser et à faire des erreurs techniques. Il est important que vous restiez droit et gainé quand vous courez vite.

Travaillez votre VMA

En course à pied, la VMA (vitesse maximale aérobie) est considérée comme le domaine des sprinters – la voiture de sport vs le modèle économe en carburant du coureur longue distance. Résultat : le travail VMA est souvent absent du plan d’entraînement d’un coureur longue distance. Il est important d’enchaîner des 400 m à allure 5 km sur la piste, mais vous finirez sûrement par vous demander pourquoi les répétitions au seuil et à allure course n’améliorent pas votre VMA. Vous pensez peut-être que vous n’êtes pas concerné étant donné que vous ne courez jamais moins qu’un 5 km. Mais des études montrent clairement que quelques séances de sprint peuvent être bénéfiques à un coureur d’endurance. Même si votre plus courte distance est le marathon, vous pouvez progresser en augmentant votre VMA. Il est temps de faire vibrer la voiture de sport qui est en vous.

L’importance de la vitesse

L’idée selon laquelle s’entraîner à courir des 100 m plus vite vous aidera à courir un marathon plus vite peut sembler contre-intuitive. C’est pourtant ce que font les coureurs élites depuis des années. Geoffrey Mutai, double vainqueur du marathon de New York et précédent détenteur du record du monde (2:03:02) travaille sa VMA 2 fois par semaine. « Il est impossible de performer sur un 10 km, un semi ou un marathon sans un bon entraînement de vitesse », explique-t-il. Le système nerveux est le lien entre une VMA plus élevée et une meilleure performance lors d’une longue course. Les séances de VMA sollicitent le système nerveux d’une façon différente des sorties longues et des séances traditionnelles. Les exigences physiques qu’implique un travail de VMA modifient la nature des interactions entre le système nerveux, les muscles et l’organisme. « Lorsque vous faites une séance de VMA, vous entraînez votre cerveau à être plus efficace, à solliciter et relâcher les muscles quand il le faut. »

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Niveau 1 : Exercices

Si vous n’avez jamais fait d’entraînement de VMA, commencez doucement. Ces exercices de Niveau 1 sont une bonne entrée en matière. Pour débuter, ajoutez-les à votre entraînement une fois par semaine. Vous pourrez ensuite les faire après chaque footing de récupération.

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Cheville : Trottinez en faisant des petits pas et en déroulant tout le pied. Concentrez-vous sur le contact des métatarses avec le sol et ramenez votre cheville en position neutre après la transition talon-orteils.

Montée de genoux : Montez les genoux, la cuisse est parallèle au sol.

Montées de genou active : Trottinez en montant vos genoux.

Montée de genoux : Montez le genou et lorsque la cuisse est à son point le plus élevé, baissez rapidement celle-ci vers le sol.

Talon-fesse : Trottinez en ramenant vos talons sur vos fesses en gardant vos genoux légèrement vers l’avant et vos talons sous les fessiers pour éviter de cambrer les lombaires.

Accélération des jambes : Trottinez puis faites un mouvement de step très rapide : commencez comme le mouvement de talon-fesse en poussant sur le pied de telle sorte qu’il s’élève plus haut que le genou opposé puis ramenez la jambe en position de montée de genou et redescendez votre pied en accélérant comme pour griffer le sol (comme le mouvement talon-fesse).

Les foulées de Molly Huddle : Molly Huddle, détentrice du record américain sur le 5000 m féminin, ne fait pas beaucoup de travail explosif. Mais après chaque sortie de récupération, elle fait 6×100 m d’enjambées. Vous devez courir plus vite que votre allure course, mais pas sprinter. « Je fais attention de bien monter les genoux et de poser les pieds plus vite et avec plus de légèreté que lorsque je cours normalement », précise Huddle. Courir plus vite qu’à l’entraînement et qu’en compétition améliore la coordination entre le système nerveux et les muscles.

Les éducatifs de Mike Young : Le physiothérapeute Mike Young commence par des éducatifs en sprint pour acquérir davantage de mobilité, ce qui manque souvent aux athlètes d’endurance. Ce circuit d’initiation permet d’améliorer la coordination musculaire et la capacité à sprinter sans se blesser. Chaque exercice ci-contre doit se faire sur une distance de 30 m, avec 20-30 s de récup’ entre chaque. Faites deux séries. « Travaillez la qualité du mouvement plutôt que la vitesse à laquelle vous finissez la longueur », précise Young.

Niveau 2 : Exercices

Après avoir fait les exercices du niveau 1 pendant 3 à 6 semaines, vous pouvez intégrer des exercices de niveau 2. Faites-les à la fin d’une sortie de récupération, 1 fois par semaine pour commencer, puis 2 fois par semaine.

Sprint en côte : L’athlète américain de cross-country Ben True fait des sprints courts en côte (8-10 répétitions de 10 sec) dans le cadre de son entraînement à VMA. Il préfère faire cette séance la veille d’un gros entraînement. Même si le temps de travail en côte est très court, il est important de bien récupérer entre chaque répétition. « Je redescends en marchant et je prends le temps de reprendre mon souffle avant de recommencer », explique True. La récupération est importante pour que la séance ne se transforme pas en séance difficile qui le fatiguerait pour le lendemain.

Courez plus vite, pas plus fort : Ces exercices vous permettront d’améliorer votre économie de course. Vous pourrez ainsi courir à la même vitesse en consommant moins d’oxygène, ou plus vite avec le même niveau d’oxygène. Pour faire court, vous courrez plus vite sans fournir plus d’effort. Il vous suffit d’intégrer quelques séances de sprint pour améliorer votre économie de course, ce qui sera bien plus efficace qu’un travail aérobie d’une durée équivalente. Inutile d’ajouter tous les exercices intéressants que vous avez trouvés. Commencez par un ou deux exercices et perfectionnez-les. Quels que soient les exercices que vous choisissiez, faites-les un jour où vous n’êtes pas fatigué suite à un gros entraînement. Vous devez être en forme pour vous concentrer sur la qualité.

Sauts dans les gradins : La marathonienne américaine Renee Metivier Baillie (RP à 2h27min) intègre divers exercices dans son entraînement pour optimiser le recrutement des fibres musculaires. Cet exercice dans le stade lui permet de le faire sans les risques liés aux mouvements de pliométrie. La veille d’une séance de fractionné, elle fait des sauts dans les gradins au bord de la piste en atterrissant sur une jambe, puis sur l’autre. Elle essaye de sauter le plus haut possible et de rebondir le plus vite possible dès qu’elle a atterri. Ne vous préoccupez pas de la vitesse à laquelle vous réalisez l’exercice et récupérez bien entre chaque série. « Commencez dès le début de votre cycle d’entraînement avec quelques répétitions seulement, puis augmentez au fur et à mesure que vous gagnez en puissance et en vitesse », ajoute-t-elle. Elle effectue 2 à 4 séries dans les gradins. Elle s’arrête dès qu’elle commence à fatiguer ou à perdre de la hauteur lors des sauts.

Toute l’année : La question qui se pose ensuite est : quand faut-il intégrer des séances de VMA dans votre plan d’entraînement ? Contrairement aux séances de renforcement, le travail de la VMA n’est pas réservé à une période spécifique de votre entraînement. Et il ne faut pas oublier que les séances de VMA ne remplaceront pas les bénéfices physiques liés aux sorties longues. Ces deux types d’entraînement sont complémentaires. Pour continuer avec la métaphore automobile, c’est comme avoir une voiture avec un moteur de 500 cv qui n’en produit que 400 à cause d’un mauvais entretien, explique Baillie. Elle ajoute : « Après une vidange d’huile et un entretien, la voiture retrouverait sa capacité de 500 cv ». L’entraînement à VMA est idéal pour transformer votre berline intérieure en voiture de sport.

Niveau 3 : Exercices

Effectuez les exercices du niveau 3 une fois par semaine. Vous travaillerez l’intensité sans risquer de vous blesser ou de vous fatiguer pour le reste de votre entraînement.

Lancer de Medecine Ball : Vous pouvez recruter les fibres musculaires utilisées lorsque vous sprintez en faisant un entraînement de résistance. La séance : 3 séries de 10 lancers – le poids de la Medecine Ball augmente à chaque série. Demandez à un partenaire d’entraînement de vous lancer la Medecine Ball, placez-vous en position de squat, redressez-vous lorsque vous relancez le ballon (essayez de le lancer à environ 2,5 m). Effectuez cet exercice pendant votre cycle d’entraînement mais pas pendant les périodes de récupération.

200 m sprint : Le Canadien Cameron Levins, détenteur du record du 2K (4:55.35), fait une séance de sprint une fois par semaine. Après s’être échauffé, il trottine pendant 50 m et sprinte sur 200 m. En général, il fait quatre répétitions et récupère en marchant jusqu’à la ligne d’arrivée. Levins attribue ses finish puissants à ces séances de sprint. « Vous courez plus efficacement et vous vous installez dans une allure plus rapide en étant plus à l’aise pendant la course », précise-t-il.

Courez relâché pour courir vite : S’il y a bien une chose que les coureurs de fond peuvent apprendre des sprinters, c’est de rester relâché en courant à leur vitesse max. Quand on regarde les athlètes élites courir un 100 m à la TV, leurs visages ont l’air tout flasque. Ils courent à leur vitesse maximale, et leur visage, leurs épaules et le haut de leur corps sont complètement relâchés. Les coureurs longue distance ont tendance à contracter le haut du corps quand ils veulent courir plus vite, mais cela a l’effet inverse et les ralentit. Si vous voulez accélérer, relâchez-vous et respirez profondément pour éliminer les tensions.

Essayez l’entraînement par intervalles de haute intensité (HIIT)

Si vous voulez courir vite, c’est simple : entraînez-vous à courir vite. Pour gagner en vitesse, la plupart des coureurs font les traditionnelles séances de fractionné. Ils courent à une allure proche de leur allure de course sur des distances de 400 m ou plus, avec un temps de récupération égal au temps d’effort (ou un peu moins). Mais pour courir vite encore plus rapidement, il existe un autre moyen : l’entraînement par intervalles de haute intensité, ou High-Intensity Interval Training (HIIT). Les définitions du HIIT varient, mais les répétitions durent généralement entre 10 et 60 s, elles se courent très vite (sprint), et le temps de récupération est égal à 1 à 4 fois la durée de l’effort pour que vous puissiez faire la répétition suivante à la même vitesse et sans être fatigué. Pour un athlète qui s’entraîne déjà en fractionné, ajouter de l’intensité avec des sprints très courts peut-être très bénéfique. Votre système cardiovasculaire se renforce et envoie plus d’oxygène dans votre organisme. Les muscles utilisent mieux le sang oxygéné et votre foulée est plus efficace grâce à l’amélioration de la coordination entre vos muscles et votre système nerveux. Le HIIT réduirait même le risque de maladies chroniques en améliorant le contrôle glycémique.

Dans les côtes

Les côtes sont idéales pour le travail de vitesse. Contrairement à une surface plane, les côtes réduisent l’impact sur vos jambes, limitent votre amplitude de mouvement et diminuent le risque de tension et de traction. Les répétitions en côte développent aussi la force et la puissance, ce qui vous aidera à courir plus efficacement sur le plat.

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ASTUCE : Dans une côte, commencez par des répétitions de 3×30 s à allure modérée. Redescendez en marchant pour récupérer. Lorsque vous êtes à l’aise, faites 4×1 min en sprint, redescendez en trottinant et continuez de courir lentement ou marchez pendant encore 30-60 s. Au fil du temps, ajoutez des répétitions, augmentez la durée de l’effort jusqu’à 2 min et essayez l’exercice dans des côtes plus pentues.

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Sur les chemins

Courir vite sur un terrain plus souple et plus accidenté, comme sur des chemins ou dans l’herbe, peut améliorer votre capacité à courir en utilisant la puissance, la vitesse et la coordination idéales pour un mouvement efficace.

ASTUCE : Courir sur le bitume provoque des tensions dans vos jambes. Privilégiez les séances off-road. Faites 5 accélérations de 30 s à intensité modérée pendant un footing de 20 min et augmentez progressivement jusqu’à 10×60 s en sprint pendant un footing de 40 min. Une fois cette étape atteinte, effectuez 5 cycles en alternant 30 s de sprint et 90 s de footing. Passez ensuite à 10 cycles alternant 1 min de footing et 1 min de sprint. Ne trébuchez pas !

Sur la piste

Les séances à haute intensité sur la piste sollicitent tous les muscles, ce qui améliore leur élasticité et renforce la coordination entre votre système nerveux et vos muscles. Ces séances vous permettront d’avoir une foulée plus efficace, quelle que soit votre allure.

ASTUCE : Commencez par deux accélérations sur 100 m, dont 40 m de sprint. Marchez ou courez lentement pendant 2-3 min entre chaque. Augmentez jusqu’à 6×150 m, dont 80 m de sprint, avec une récupération de 3 à 4 min en marchant ou en courant lentement. Augmentez progressivement le nombre de répétitions et la distance pour atteindre 10×300 m (en sprintant tout du long), ou réduisez le temps de récupération à 1 min.

Encore la même séance ?

Tous les coureurs qui préparent une course ont besoin d’une séance test qu’ils peuvent répéter au cours d’un cycle pour mesurer leur progression. Si vous préparez un 5 km ou un 10 km, vous pouvez l’essayer au moins 2 fois avant votre course, dans un intervalle de 4 à 6 semaines. Si vous courez des longues distances, vous pouvez effectuer cette séance plus souvent, toutes les 3 à 5 semaines, pour développer votre endurance et travailler votre allure. Voici quelques conseils pour que ces séances de répétition vous aident à franchir la ligne d’arrivée triomphant – quel que soit votre objectif.

Objectif : 5 km

Vitesse : Si vous voulez courir votre prochain 5 km rapidement, la piste est le meilleur endroit pour vous entraîner. La dernière fois que vous ferez cette séance, soit 10 jours avant la course, vous devrez être capable d’effectuer les intervalles plus vite que votre allure de course.

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Séance test : sur piste, échauffez-vous pendant 10 min et faites 4×50 m d’accélération pour préparer vos jambes. Courez 600 m à allure 5 km, récupérez tranquillement pendant 200 m, courez 400 m vite, récupérez sur 200 m, 300 m vite, récupération 100 m, et 200 m vite. Faites un tour en footing et répétez la série. Les coureurs chevronnés peuvent faire une troisième série.

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Objectif : 10 km

Contrôle : Vous apprendrez à ne pas aller trop vite lors de la première série pour terminer plus vite, ce qui vous aidera à ne pas partir comme une fusée le jour de la course. Et courir les 3/4 de la distance de la course à l’allure que vous visez avant le jour J est bon pour la confiance. Ça vous permettra d’être plus détendu le jour de la course car vous saurez que vous pouvez le faire.

Séance test : après un footing de 10 min et 4×50 m d’accélérations, courez 3×2,5 km. Courez le premier segment de 2,5 km juste en-dessous de l’allure 10 km, le deuxième à allure 10 km et le troisième un peu plus vite que l’allure 10 km. Entre chaque répétition, trottinez pendant 3 min pour récupérer. À la fin de la séance, faites un retour au calme de 10 min.

Objectif : semi-marathon

Allure de course : En découpant votre sortie à allure course en trois segments avec une récupération entre chaque, vous courrez plus longtemps à l’allure de course qu’en courant sans interruption, et vous fournirez le même effort.

Séance test : après un échauffement de 10 min, faites 3 répétitions de 15 % de votre objectif de temps (si vous visez 2h, faites 3×18 min) à allure de course avec 3 min de récup’ entre chaque répétition. Terminez la séance par un footing de 10 min. À chaque fois que vous faites cette séance, ajoutez 1 min à chaque répétition jusqu’à atteindre 20 % de votre objectif de temps.

Objectif : marathon

Endurance : Une sortie longue à allure soutenue permet de développer l’endurance spécifique en forçant votre organisme à utiliser l’énergie plus efficacement lorsque vous courez à votre allure de course. Remplacez un footing long par une sortie longue soutenue toutes les 3 à 5 semaines.

Séance test : commencez par courir 10 min en footing, puis accélérez progressivement pendant 15 min jusqu’à ce que votre allure au km soit 10-15 sec moins rapide que votre allure de course. Maintenez cette allure jusqu’à ce que vous ayez couru 60 % de votre temps au marathon (2h24 pour un marathon en 4h). Augmentez la durée à chaque nouvelle séance jusqu’à courir 80 % de votre temps au marathon à allure course.

Un meilleur chrono sur 5 km

Améliorer son temps sur un 5 km nécessite de courir plus de kilomètres et de faire des séances spécifiques. Votre objectif est de solliciter les différents types de fibres musculaires lors de chaque séance d’entraînement, pour que votre corps apprenne à courir en compétition. Cet apprentissage comprend des séances pour vous préparer à courir en negative split (voir chapitre précédent). Vous courrez également sur différents terrains, et vous renforcerez votre corps pour tenir la distance et la vitesse !

Plus vite qu’en compét’

En courant plus vite que votre objectif de course lors de l’entraînement, vous préparez votre corps à courir la première moitié de la course de 5 km à une allure soutenue et à pouvoir accélérer dans la deuxième moitié. 2 fois / semaine, après un footing ou une sortie à allure régulière, faites 10×200 m d’accélérations : commencez à l’allure 5 km et accélérez un peu plus à chaque fois, avec 200 m de récupération entre chaque. 3 semaines avant votre course, courez 2 km à l’allure de votre objectif de course, puis courez lentement pendant 5 min et faites 5×300 m en courant 10-15 s plus vite que votre objectif de course. Marchez 100 m entre chaque 300 m.

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Variez le terrain

Quand vous courez sur la piste, vous vous déplacez toujours dans la même direction, ce qui déséquilibre votre corps. Si vous faites la moitié de vos entraînements de vitesse sur des chemins ou dans l’herbe, vous réduirez l’impact sur les articulations, vous stimulerez plus de muscles et améliorerez l’efficacité de votre foulée.

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Optimisez

Même les séances en semaine à allure régulière doivent servir votre objectif final : préparer votre système énergétique à faire face aux difficultés de la course. Par exemple, toutes les 5 min, courez pendant 30 s à une allure au km qui est 5 à 10 secondes plus rapide.

Développez un corps puissant

Pour courir vite, il faut pousser sur ses jambes. Et pour pouvoir pousser, il faut une chaîne postérieure solide. Un maillon faible au niveau de vos fessiers, de vos ischios, de vos mollets ou de votre dos provoque une surcompensation des autres muscles, ce qui augmente le risque de blessure. Développez de la puissance avec une séance hebdomadaire en côte. Complétez la par des exercices de renforcement musculaire 2 fois / semaine. Effectuez 3 séries de 4 à 6 répétitions d’exercices, comme les squats sur une jambe, les fentes latérales ou les box steps.

Mesurez votre allure « ressentie »

Toutes les 2 semaines, vous pouvez courir 2 km le plus vite possible sur une piste. En général, la plupart des coureurs ralentissent d’environ 21 s/km lorsqu’ils courent un 5 km en compétition.

Courez à fond !

Mesurez vos allures

Echauffez-vous sur un tapis roulant puis augmentez votre vitesse jusqu’à 5 km/h. Compter vos foulées pendant 30 s. Multipliez le résultat par 2 et notez-le. Courez à cette allure et refaites de même.

Fixez-vous un objectif

Vous pouvez calculer vos objectifs de cadence en ajoutant 5 % à chaque mesure que vous venez de réaliser. Si votre cadence pour un footing était de 160 PPM, donnez-vous comme objectif 168 PPM pour votre prochaine sortie.

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Travaillez votre cadence

Le plus simple pour augmenter votre cadence est de courir avec un métronome électronique (appli) ou une musique dont le rythme se cale sur votre allure. C’est difficile ? Réduisez votre allure de 2-3 % pendant quelques sorties.

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Vérifiez l’angle de votre coude

L’angle idéal du coude est de 90°, mais vous pouvez améliorer votre foulée en montant davantage les mains – le mouvement de balancier de vos bras est plus petit, ce qui permet à vos jambes de tourner plus rapidement. more quickly.

Courez pieds nus

Faites un petit footing pieds nus sur la piste ou dans l’herbe – votre foulée sera naturellement plus courte. Juste après avoir tenté l’expérience, notez votre cadence et accélérez à votre prochaine allure.

Restez fort jusqu’à l’arrivée

Le moyen le plus efficace de réaliser un bon chrono, c’est de courir en negative split – vous partez à une allure régulière pour pouvoir accélérer en deuxième partie de course. Au lieu de consommer tout votre carburant trop tôt, vous gardez de l’énergie pour la fin de la course. Apprenez à contrôler votre allure pour finir en beauté.

Choisissez votre séance

Vous pouvez utiliser n’importe quelle séance de footing pour vous entraîner au negative split. Il suffit de commencer lentement et de courir un peu plus vite à la fin. En augmentant progressivement votre allure lors de vos sorties longues, vous aurez davantage confiance en votre capacité à accélérer malgré la fatigue. Lors de vos séances de fractionné, il est plus prudent de commencer tranquillement : si vous partez trop vite, vous risquez de ne pas pouvoir terminer l’entraînement.

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Fixez votre allure

Les coureurs débutants doivent commencer à une allure confortable. Vous devez pouvoir discuter sans être essoufflé. Les coureurs chevronnés, quant à eux, peuvent caler leur allure en fonction de leur dernier 5 km. Pour vous guider un peu, afin de courir vite pendant les 20 dernières minutes d’une course, partez en diminuant votre allure au km sur un 5 km de 30-40 s ; pour une course de 40 min, courez 1 min à 1min30 moins vite au km ; et pour une course d’1 h ou plus, diminuez votre allure au km de 2 min.

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Accélérez

Pour courir en negative split, il est important d’augmenter progressivement sa vitesse. Ça ne sert à rien de partir à fond après avoir atteint la moitié de la séance ou de la course. Découpez la distance de votre séance en segments, et ayez comme objectif de courir chaque segment légèrement plus vite que le précédent. Découpez une séance de 5 km en 2, une sortie de 10-15 km en 3 segments de distance équivalente, et une sortie de plus de 16 km en 4. Sur le dernier segment, vous devez courir à l’allure de votre objectif, voire un peu plus vite.

Accélérez encore plus

Quand vous vous entraînez pour une course, vous devez courir la première moitié de votre seconde partie de course plus vite. Votre objectif est de diminuer la différence entre la première et la deuxième moitié en augmentant votre vitesse de départ en vous rapprochant d’une allure régulière que vous maintenez tout au long de la course. Cela vous aidera à optimiser vos performances. Vous devez garder juste assez d’énergie pour terminer. Ni trop peu, ni trop… De quoi terminer en accélérant et en décrochant votre RP.

Finies les excuses !

Une étude nous apprend qu’effectuer des intervalles d’effort intense de 30 s à 5 min avec une récupération entre chaque engendre des changements physiologiques – comme un meilleur contrôle de la glycémie ou un renforcement des vaisseaux sanguins – de manière plus efficace que les séances de course lente. L’entraînement fractionné de haute intensité (HIIT pour les initiés) est au moins aussi efficace que les séances à allure régulière. Le fractionné permet aussi d’avoir de meilleures sensations lors d’une sortie, et il améliore votre condition physique et votre mental. Alors, quelle excuse utilisez-vous pour éviter une séance de vitesse ?

Musclez-vous !

Les muscles squelettiques sont essentiels pour absorber le glucose sanguin et pour réguler votre glycémie. Ils contribuent aussi au renforcement du cœur et des vaisseaux sanguins et à l’augmentation du nombre des mitochondries (moteurs qui permettent la contraction musculaire). Votre organisme métabolise ainsi du carburant plus efficacement. Résultat : vous aurez plus d’énergie pour courir… et pour faire autre chose !

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La séance : Échauffez-vous pendant 15 min. Courez 1 min à allure 10 km (un effort de 7-8 sur une échelle de 1 à 10). Marchez ou courez lentement pendant 1 min, puis recommencez. Faites 4-6 répétitions. Objectif : 10 répétitions.

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Gardez de l’énergie

À la fin d’une longue course entraînement ou en compétition – , beaucoup de marathoniens novices n’ont plus assez d’énergie et s’écroulent. En effectuant des répétitions rapides, votre organisme apprend à gérer les variations de rythme. Ce processus d’efficacité biomécanique est applicable quelles que soient la vitesse ou la distance.

La séance : commencez par 6-10×200 m à allure 5 km (un effort de 8-9 sur une échelle de 1 à 10), avec une récupération de 200 m. À faire 1 fois / semaine. Augmentez la distance au fil du temps. Le nombre total de kilomètres à allure rapide ne doit pas dépasser 10 % du nombre total de kilomètres que vous courez par semaine.

Variez les entraînements !

Plus vous courez vite, plus vous brûlez de calories. Les séances de vitesse ne doivent pas remplacer les entraînements à allure modérée, mais en effectuant une séance par semaine, vous solliciterez différents muscles, ce qui réduira le risque de blessure.

La séance : plus la période d’intensité sera longue, plus vous perdrez du poids. Echauffez-vous puis courez 3-5 min à allure 10 km, puis lentement pendant 3-5 min. Répétez 6 à 10 fois. Ou réglez la pente de votre tapis roulant à 5 % et courez à une allure modérée pendant 3 min, puis revenez à 0% pour 3 min. Effectuez 6-10 répétitions.

Accélérez !

Introduisez de la vitesse – rapidement. Au début, tout type d’entraînement fractionné fait travailler votre corps d’une nouvelle manière. Essayez l’une de ces séances chaque semaine pour introduire de l’intensité et courir plus vite.

Côtes: Faites un footing avec 3×20 s en côte, en maintenant un effort modéré dans chaque côte.
Trail: Faites un footing en intégrant 3-4×20 s de course à allure modérée-intense.
Piste : Courez 2 tours. Accélérez dans les lignes droites en maintenant une allure de sprint sur 20 m. Marchez dans les virages.

Travaillez !

Plus la distance est courte, plus le travail de vitesse et la fréquence des séances sont importants. Vous courez plus facilement 5 km avec une meilleure capacité cardiovasculaire et un bon mental. Vous voulez améliorer votre temps au 5 km ? Des efforts courts et intenses augmentent la capacité aérobique.

La séance : fartlek axé sur la durée. À la fin d’une séance, accélérez pendant 4 min, courez lentement pendant 2 min, courez plus vite pendant 4 min, courez lentement pendant 2 min, courez plus vite pendant 3 min, courez lentement pendant 2 min, courez plus vite pendant 1 min.

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Entraînez-vous !

Une bonne santé

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Alimentation

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