Runner’s World : Pourriez-vous nous expliquer votre rôle dans le développement de la gamme performance, et comment avez-vous participé à la création de la Bondi 9 ?
Bekah Broe : J’ai la chance de faire partie d’une grande et formidable équipe basée ici à Portland. Mon rôle, en tant que Senior Director of Product for Performance Footwear à Hoka, consiste à travailler en étroite collaboration avec des partenaires inter-fonctionnels pour définir quels modèles nous devons mettre à jour et quand, puis comprendre comment recueillir des informations clés auprès des coureurs du monde entier afin d’améliorer l’expérience running de notre gamme de chaussures Hoka.

Pour la Bondi en particulier, j’ai travaillé en étroite collaboration avec l’équipe de création produit pour rassembler des retours précis des utilisateurs de la Bondi 8, par exemple, et nous en servir pour proposer une nouvelle expérience superbe et très convaincante — nous en sommes vraiment fiers sur la Bondi 9.

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Pourriez-vous nous dire quelles sont les étapes clés du développement de cette nouvelle chaussure ? Comment parvenez-vous à garder l’esprit de la chaussure tout en y apportant de l’innovation ?
Bekah Broe : C’est clairement la partie la plus intéressante de mon travail, je crois ! Quand on décide de créer une nouvelle chaussure chez Hoka, on se pose toujours quelques questions essentielles. Et ces questions nous aident à garder l’ADN du design Hoka au cœur de tout ce qu’on fait.

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On se demande toujours :
– Qu’est-ce qui la rend meilleure que la version précédente ?
– En quoi se différencie-t-elle au sein de notre gamme ?
– Qu’est-ce qui la démarque encore davantage par rapport à la concurrence ?

En posant ces trois questions — qu’il s’agisse d’une chaussure de trail ou de la mise à jour d’un modèle comme la Bondi — on reste concentrés sur l’amélioration réelle basée sur les retours des coureurs, et on ne s’éparpille pas dans des directions hasardeuses.

Pour la Bondi 9, nous nous sommes appuyés sur les enseignements tirés de la Bondi 8. On sait que les gens adorent la Bondi pour son amorti maximal et son ressenti ultra moelleux ; c’est un des tout premiers modèles de la marque. Certains utilisateurs nous ont dit que la Bondi 8 était géniale, mais qu’ils auraient aimé que l’expérience dure encore plus longtemps. En mettant à jour ce modèle phare du max-cushion, on a voulu améliorer à la fois la durabilité de l’amorti et la légèreté : la Bondi doit rester étonnamment légère malgré son stack height imposant. Partant de ces questions, nous avons déterminé les améliorations qui se retrouvent dans la Bondi 9.

Concernant la Bondi 9, il y a notamment cette nouvelle semelle intermédiaire en EVA « supra-critique ». Pourriez-vous nous en dire plus ? Comment trouvez-vous le bon équilibre du produit et qu’est-ce que cela apporte au coureur ?
Bekah Broe : Je pense que les coureurs sont plus informés que jamais, et je suis sûre que tu le constates aussi en tant que journaliste. Ils savent mieux comment telle ou telle technologie va leur être bénéfique. On voit beaucoup de marques et de modèles se lancer avec des procédés de mousse très avancés, et nous, on voulait que cela ne se limite pas uniquement aux « super shoes » ou aux modèles de compétition.

Le procédé « supra-critical foaming » est très puissant parce qu’il nous permet, à partir d’une mousse EVA assez traditionnelle, de proposer quelque chose de plus léger, plus résilient (plus rebondissant) et plus doux sous le pied. On s’est dit que c’était l’occasion idéale pour améliorer l’expérience de la Bondi, que beaucoup de gens utilisent sur de gros volumes de kilomètres.

En plus de ce procédé supra-critique, on a augmenté la hauteur de semelle de 2 mm. Cela donne un amorti plus important, plus dynamique, tout en allégeant l’ensemble par rapport à la version précédente.

Comment faites-vous pour trouver ce parfait équilibre ? Parce que la Bondi est réputée pour son amorti généreux.
Bekah Broe : Beaucoup, beaucoup de tests ! Nous avons la chance d’avoir une équipe de testeurs en interne, et tout au long du processus de création, on réalise des essais mécaniques et des essais d’usage prolongé. À chaque étape de développement, on recueille des retours pour s’assurer qu’on ne s’éloigne pas de ce que doit être la Bondi : on ne veut pas qu’en la rendant plus légère et plus moelleuse, on perde en stabilité, par exemple. Les tests nous confirment que nous atteignons nos objectifs en temps réel, avec des données précises.

Vous mettez aussi en avant la nouvelle géométrie et l’Active Foot Frame. Qu’est-ce que ça change pour la stabilité et le confort ?
Bekah Broe : Chez Hoka, quand on conçoit un modèle — que ce soit la Bondi, la Clifton, la Mach ou un modèle trail — on joue principalement sur : – la mousse intermédiaire, – l’Active Foot Frame,- le Meta-Rocker.

En variant ces trois éléments, on crée toute une gamme d’expériences. Dans le cas de la Bondi, on passe à une mousse plus souple et une semelle plus épaisse ; on doit donc impérativement conserver la stabilité. C’est pourquoi on veille à ce que le pied soit bien « encastré » dans la plateforme, plutôt que simplement posé dessus. L’Active Foot Frame, c’est-à-dire la hauteur des parois latérales, en particulier au niveau du talon, fait en sorte que ton pied est bien soutenu. Tu ne te sens pas perché sur un bloc, mais plutôt enveloppé par la semelle.

Il y a également un nouveau Meta-Rocker. Pouvez-nous en dire plus ?
Bekah Broe : Le Meta-Rocker, c’est la forme un peu « rocker » qu’on donne à l’avant-pied. Sur les versions précédentes de la Bondi, cette zone commençait un peu plus loin. On a remarqué que la largeur de la base donnait déjà beaucoup de stabilité intrinsèque, alors on a fait démarrer le rocker plus tôt pour favoriser une transition plus fluide et un toe-off plus rapide. Comme ça, si on veut utiliser la Bondi à d’autres allures, c’est plus agréable.

Tout le monde connaît la Bondi, comme une chaussure avec un super amorti. À qui s’adresse cette version 9 ?
Bekah Broe : Pour le cahier des charges, nous avions mis l’image d’un gilet de sauvetage. Quand vous pensez à un gilet de sauvetage, vous pensez à flotter, à la sécurité, au confort et à la protection. C’est un peu tout ça que cherchent les gens qui achètent la Bondi, que ce soit pour courir, marcher ou être debout toute la journée. La Bondi, c’est la réponse idéale : cet amorti moelleux, ce côté léger et protecteur. Et grâce au procédé « supra-critique », l’expérience sera plus dynamique pour tous ceux qui cumulent de gros kilomètres.

Vous parliez du fait que la chaussure reste performante plus longtemps ?
Bekah Broe : Oui, nous sommes convaincus que c’est une très belle mise à jour pour les gens qui aiment la Bondi. Comme je le disais, l’utilisateur de la Bondi aime la régularité, donc s’il peut la conserver plus longtemps en sentant le même amorti, c’est un plus. On sait aussi qu’ils aiment les choses constantes, et pouvoir garder la chaussure au top au-delà de 100 km, c’est important.

Concernant les tests de longévité, nous avons bien sûr regardé l’aspect esthétique — comment la chaussure vieillit visuellement — et aussi mesuré l’affaissement de la mousse (ce qu’on appelle le « compression set »). Or, la mousse en EVA « supra-critical » se tasse moins au fil du temps, donc on est confiants sur le fait qu’elle reste performante plus longtemps.

Pour Hoka, la Bondi a vraiment changé la donne . Comment la Bondi 9 s’inscrit-elle dans cet héritage ?
Bekah Broe : Je pense qu’avoir un héritage ne veut pas dire qu’on doit cesser d’innover ou de surprendre. Sur la Bondi 9, on montre justement qu’on peut garder ce que les gens apprécient (le ressenti, l’amorti) tout en continuant de progresser, d’apporter des solutions réelles en se basant sur leurs retours.

Hoka fait régulièrement la promotion de l’inclusion — « Everybody Bondi », etc. — comment cela se matérialise dans la conception et le design ?
Bekah Broe : Comme je disais, dans le brief, on avait cette idée du gilet de sauvetage, et ça reflète vraiment le côté inclusif. Nous voulions toucher à la fois des coureurs qui accumulent énormément de kilomètres, mais aussi ceux qui s’en servent pour marcher, ou comme chaussure quotidienne. Pour la génération actuelle de la Bondi, je pense que ça fonctionnera tout aussi bien pour les « gros rouleurs » que pour ceux qui ont besoin d’une chaussure confortable au jour le jour.

C’est aussi un bon prétexte pour ceux qui avaient peut-être quitté la Bondi de revenir l’essayer, parce qu’on a rafraîchi la mousse et l’expérience. Ça reste la chaussure emblématique du max-cushion sur route chez Hoka.

L’année écoulée a été excellente pour Hoka. Pour clconlure, voyez-vous des tendances fortes pour les coureurs dans les prochaines années, et comment Hoka va-t-elle innover ?
Bekah Broe : Nous avons déjà prouvé dernièrement qu’on adore proposer des expériences parfois inattendues. Ça peut être des évolutions discrètes, comme sur la Bondi 9, ou des chaussures totalement nouvelles, comme la Skyward X. On cherche sans cesse à résoudre d’anciens problèmes avec de nouvelles solutions. Depuis la fondation de Hoka, il y a cette volonté de surprendre, et nous n’avons pas l’intention de ralentir.

Plus d’informations : https://www.hoka.com/fr/fr/bondi-9/