
Que souhaitiez-vous proposer avec ce nouveau modèle ?
J.R. : Depuis le lancement des modèles running, nous nous sommes toujours intéressés à une niche particulière de coureurs, ceux qui ont envie de s’améliorer tous les jours et qui recherchent une certaine performance technique dans les chaussures qu’ils achètent. Nous gardons naturellement l’ADN de Under Armour dans chacun de nos modèles, mais nous recherchons aussi à casser les règles, à être disruptif pour tenter de nouvelles choses et créer de nouvelles choses par rapport à nos compétiteurs qui sont bien installés et parfois très riches en référence.
Pour cette chaussure, ce que nous mettons en avant, c’est d’abord l’amorti. Nous voulions que la chaussure soit douce et dotée d’un bon amorti tout en proposant un très bon rebond, un retour d’énergie pour le coureur et je crois que nous y sommes parvenus.
Quelle était pour vous le challenge principal ?
J.R. : Le plus grand challenge était la mouse. Il fallait qu’elle produise un très bon amorti mais aussi un retour d’énergie important pour le coureur et on ne peut pas dire que ces deux caractéristiques soient vraiment complémentaires. Il fallait donc trouver la bonne quantité de mousse et découvrir comment l’intégrer dans la chaussure pour obtenir ce que nous cherchions. Nous avons travaillé de manière très précise sur cet aspect. Cela a demandé beaucoup d’essais. Mais Under Armou est connu pour ses solutions innovantes dans le domaine du textile et dans la création de nouveaux matériaux, nous avons réussi à trouver un système qui permette d’obtenir ce que nous voulions.
Que pensez-vous de l’approche minimaliste ?
J.R. : Nous regardons ce type de chaussures. Certains des athlètes nous demandent ce type de chaussures avec un drop très bas.
CB : C’est en effet quelque chose dans notre radar. Nous testons des choses même si nous ne sommes pas dans notre ADN
Vous êtes sur un drop de 8mm…
CB Oui, c’est cela. Un drop de 8 mm était le meilleur en offrant le meilleur rendu naturel du mouvement et une meilleure transition entre les différents mouvements du pieds.
Quel est votre roadmap sur le développement des chaussures ?
CB : Nous discutons beaucoup avec l’équipe de développement sur la connectivité. Nous évaluons certaines des pistes les plus intéressantes et celle qui nous intéresse le plus est le coaching. Car c’est là que nous pouvons apporter vraiment de nouvelles idées. Il faut que nous comprenions mieux comment toutes les données qui sont envoyées par le capteur doivent être traitées par le logiciel et retranscrites dans un langage clair et compréhensible pour le coureur. Je crois que pour les quatre prochaines années, nous allons travailler sur l’amélioration de l’expérience du coaching.
Que faites-vous pour améliorer la durabilité et la durée de vie de la chaussure ?
CB C’est quelque chose sur laquelle nous travaillons beaucoup car c’est quelque chose que nous devons améliorer. C’est à la fois à la recherche sur des matériaux mais aussi leur combinaison.
Il semble que les chaussures de stabilité soit de moins en moins à la mode…
CB Si ce type de chaussures est moins travaillée par les marques, il y a toujours une demande forte de la part du public. Quand je lis toutes les études qui semblent montrer que les chaussures de stabilité sont moins demandées ou moins appréciées, je suis surpris car de notre côté, elles sont très demandées. Ce que nous avons fait par exemple avec le modèle de la Guardian est de créer une chaussure de stabilité performante qui reste flexible. Quand vous demandez à nos athlètes, ils continuent eux aussi de courir avec des chaussures de stabilité car au vu de leur volume d’entraînement, ils ne peuvent pas prendre le risque de se blesser. Ils cherchent donc des chaussures adaptées à de tels volumes d’efforts.
L’apparition des chaussures connectées a commencé il y a plusieurs années. Quelles sont les réactions des coureurs ?
CB Ce qui est bien avec les chaussures connectées, c’est d’avoir un feedback continu des utilisateurs que cela soit via leur utilisation ou leurs commentaires. Et le retour a été très positif, car une partie des coureurs ont insisté sur le fait que la présence d’une telle option faisait évoluer leur pratique de la course dans le bon sens. Ils réalisaient plus de courses par semaine et trouvaient que leurs séances d’entraînement étaient plus constructives et plus efficaces. C’est pourquoi nous avons développé cette plateforme. C’est aussi un produit qui s’améliore dans le temps avec une expérience très active.
JR : D’un point de vue marketing, nous avons choisi de généraliser la fonction à toutes nos chaussures car le consommateur ne savait pas comment choisir entre des chaussures connectées et non connectées. C’était plus logique que tout soit uniformisé. Cela donne aussi accès à des options qui restent gratuites et qui sont mises à jour.
Votre plateforme RunMyMap affiche 240 millions d’utilisateurs ? Quels sont vos projets ?
JR Le but est naturellement d’accroitre les informations données aux coureurs. Un jour, nous serons en mesure d’indiquer si votre chaussure est vraiment adaptée à votre morphologie ou à votre pratique de la course en étudiant les données collectées à propos de l’utilisation de la chaussure, du nombre de kilomètres parcourus ainsi que de l’intensité de vos séances.
CB Nous avons cette option en tête. Mais pour l’instant, si nous avons les données qui sont enregistrées, il faudra vérifier le paradigme qui va analyser ces données et donner des conseils d’achats en fonction de vos résultats. C’est ce modèle qui est le plus compliqué à construire et à vérifier.
Avez vous des projets autour du trail ?
J.R. : Oui, définitivement. C’est toujours en phase de projet mais c’est un univers que nous étudions de manière très précise et qui devrait déboucher dans un temps assez court sur des modèles de chaussures. Nous sommes en phase de test avec des athlètes. Nous avons déjà deux modèles mais nous voulons développer à partir de ce que nous avons fait pour la Hovr et utiliser cette expérience pour la mettre dans de nouvelles chaussures de trail.