
Comme 77 % des coureurs français (enquête FFA/SportLab), vous pratiquez la course en solitaire ? Bonne nouvelle ! Les entraînements solos ont du bon sur de nombreux aspects.
DES SORTIES ADAPTÉES AU NIVEAU DE CHACUN
Ok, vous n’êtes pas boosté par le meneur du groupe, comme cela peut être le cas quand on court en club ou avec des partenaires… Mais vous n’êtes pas non plus plombé par le dernier de la troupe ! Parce que fatalement, dans un groupe… il y a une certaine hétérogénéité de niveaux, à laquelle on s’adapte naturellement, sans vraiment prendre en compte ses réelles possibilités. Néanmoins, l’entraînement en solo, pour ne pas être un frein à la performance, doit « s’appuyer sur un plan personnalisé fait par un coach, avec des exercices adaptés qui pourront éviter des blessures », précise Jean-Claude Lanthier, entraîneur professionnel.
UNE MOTIVATION AU TOP
Courir en solo, ce n’est pas très motivant ? Détrompez-vous. « Du point de vue strictement motivationnel, l’intérêt de pratiquer seul, c’est que l’on se fixe des objectifs personnels, donc assortis de critères de réussite auto-référencés », explique Christophe Gernigon, professeur à l’université de Montpellier, directeur adjoint chargé de la recherche scientifique à la Faculté des Sciences du Sport (UFR STAPS) et chercheur spécialiste de la motivation. L’intérêt ? On est dans une dynamique positive plus pérenne, au regard de la comparaison sociale induite par la pratique en groupe. Cette dernière est en effet plus risquée, puisque dépendante de la valeur des autres. D’où des sentiments parfois extrêmes : jubilation et fierté si on est meilleur que les autres, mais profond découragement et/ou abandon si on n’atteint pas le niveau.
« Les défis personnels, quant à eux, ne présentent pas un tel risque, tout en restant de très bons promoteurs des ingrédients de la motivation que sont le sentiment de compétence et l’estime de soi », continue notre spécialiste de la motivation. « En outre, avec la technologie embarquée d’aujourd’hui, on dispose d’outils qui permettent de connaître sa valeur et de constater ses progrès personnels, séance après séance. » Courir seul, suivre un plan, surveiller ses progrès avec une appli, une montre, un GPS… ? Se fixer des petits défis à chaque séance ? Il n’y a pas de moyen plus sûr pour rester motivé.
LA COURSE EN SOLITAIRE : UN MOMENT POUR SOI
« Entre les enfants, mon boulot, mes différentes activités et tout le reste… je n’ai jamais vraiment de moment où je suis seule, raconte Karine, 35 ans. Sauf quand je cours. » Alors, Karine n’a absolument pas envie de devoir faire la conversation, d’écouter les autres ou pire… d’être parasitée par des temps, chronos ou encouragements du groupe… « Je suis totalement concentrée sur moi. Mon souffle, mon corps, mes ressentis… et je réfléchis ! C’est vraiment un moment unique, et je parviens souvent à trouver des solutions à mes petits problèmes quand je cours ! »
SE SENTIR LIBRE COMME L’AIR
Le jour ? L’heure ? Le parcours ? C’est vous qui décidez. Et personne d’autre. L’avantage, c’est que vous pouvez complètement vous adapter à vos possibilités et à vos envies. Mieux, vous modulez la séance au jour le jour. Vous vous sentez particulièrement en forme ? Pourquoi ne pas rallonger un peu le parcours ? Au contraire, si rien ne va, vous oubliez le fractionné pour cette fois et optez pour une sortie plus cool.