Vous connaissez votre fréquence cardiaque maximale, vos pulsations au repos, votre VO2 max… Quid de votre pression artérielle ? De votre niveau de sucre dans le sang ? Beaucoup de runners – vous en faites peut-être partie – pensent, parce qu’ils sont sportifs, qu’ils ne souffriront pas de problèmes d’hypertension ou de diabète, par exemple. Mais prenez garde, car, quel que soit le niveau de pratique, la course à pied ne modifie pas les facteurs de risques importants, tels que les antécédents familiaux, les gênes ou l’âge. La meilleure façon de protéger votre santé sur le long terme, c’est de prendre les devants et d’informer votre médecin de l’intensité de votre pratique.

La pression du sang

Il n’y a pas de symptômes précoces concernant l’hypertension, mais plus elle passe inaperçue et reste non traitée, plus elle entraîne des dommages sur votre cœur et vos vaisseaux sanguins en augmentant les risques de faire une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC). Courir maintient la pression artérielle sous contrôle, car l’exercice physique aide à dilater les vaisseaux sanguins et permet au sang de mieux circuler. Pour autant, ce n’est pas pour cela que vous êtes à l’abri. A chaque printemps qui passe, vos risques augmentent. Votre alimentation aussi joue un rôle primordial : le sel, les graisses saturées et l’excès d’alcool sont des facteurs aggravants. Certains traitements médicamenteux favorisent par ailleurs l’hypertension.

Quand consulter ?
A partir de 18 ans, puis tous les ans.

Votre objectif.
Une pression artérielle inférieure à 120/80 mmHg (dite « 12-8 » dans le langage courant).

Le cholestérol

Une partie du cholestérol est nécessaire pour construire les membranes des cellules saines et protéger vos cellules nerveuses. Mais une autre partie, le mauvais cholestérol (LDL), s’accroche en revanche aux artères, entrave le flux sanguin vers le cœur et peut déclencher de l’inflammation. Le bon cholestérol (HDL) absorbe et élimine l’excès de ce mauvais cholestérol. Le running est une excellente façon d’augmenter le HDL. Mais, parce que les raisons précises de cet impact positif ne sont pas totalement identifiées, et que personne ne connait la « dose » requise pour un effet maximum, chaque coureur doit se soucier de son cholestérol. Les femmes doivent y attacher une importance toute particulière car, après la ménopause, le bon cholestérol a naturellement tendance à baisser et le mauvais à augmenter.

Quand consulter ?
La première fois autour de 20 ans, ensuite lorsque votre médecin vous le recommandera.

Votre objectif.
Un cholestérol total inférieur à 200 mg/dl. LDL inférieur à 100 mg/dl et HDL supérieur à 60 mg/dl.

La thyroïde

Un dérèglement de la thyroïde peut énormément compliquer votre entraînement. Cette glande située à la base du cou fabrique des hormones qui agissent sur tous les organes vitaux et fournissent au corps de l’énergie pour fonctionner. Lorsque la thyroïde ne produit pas assez d’hormones thyroïdiennes, on parle d’hypothyroïdie, qui peut vous laisser faible et complètement à plat. A l’inverse, un niveau élevé d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie) accélère le rythme cardiaque et peut vous rendre nerveux. Six millions de Français sont touchées par un dysfonctionnement thyroïdien. Courir constitue un moyen de soutenir un fonctionnement sain de cette glande (bien que le surentraînement puisse conduire à l’hypothyroïdie), mais le plus souvent ces déséquilibres sont une histoire de génétique.

Quand consulter ?
A partir de 35 ans, puis tous les trois à cinq ans.

Votre objectif.
Un niveau de TSH compris entre 0,5 et 5 m UI/ml.

Le taux de fer (ferritine).

Le fer est essentiel dans la production de l’hémoglobine, qui transporte l’oxygène des poumons vers les muscles. Si votre hémoglobine est basse, vous pourriez en payer le prix fort à l’entraînement, d’autant que le coureur a tendance à posséder des réserves en fer inférieures en raison de l’augmentation du volume sanguin durant l’effort. Pourtant, aucun signe avant-coureur flagrant ne permet de déceler une carence naissante. Une fatigue accrue, un manque d’énergie, des douleurs musculaires ou articulaires font partie des symptômes, mais peuvent aussi être assimilés à une grippe ou à un surentrainement. En revanche, si vos réserves en fer ne sont pas rapidement reconstituées, des problèmes cardiaques peuvent survenir.

Quand consulter ?
Lorsque de tels symptômes apparaissent, et tout particulièrement pour les végétariens et les femmes.

Votre objectif.
Un taux au-dessus de 25 ng/ml.

Le taux de sucre (glycémie)

Généré par les glucides que vous mangez, le sucre dans le sang (le glucose) est une source importante de carburant pour votre corps. C’est grâce à sa combustion que les cellules obtiennent l’énergie nécessaire à leur survie et à leur fonctionnement. Pour utiliser ce carburant, votre corps a besoin de l’hormone qui permet le transfert du sucre vers les cellules (insuline). Courir abaisse le taux de sucre dans le sang, car les muscles brûlent du glucose pour fonctionner. Pour autant, cela ne vous dispense pas de faire cet examen sanguin, surtout si vous avez des antécédents familiaux de diabète. A ses débuts, cette maladie passe souvent inaperçue. Vous pourriez avoir davantage faim ou soif, être fatigué ou de mauvais humeur.

Quand consulter ?
A partir de 45 ans (ou plus tôt en cas d’antécédents familiaux), puis chaque année.

Votre objectif.
Un taux en dessous de 100 mg/dl.