
Des premiers effets de l’endorphine à la stimulation de notre créativité et de notre concentration, en passant par la prévention de la démence, voici les raisons pour lesquelles courir est important pour notre cerveau.
SOYEZ CRÉATIF
Une réunion importante à venir ? Enfilez vos chaussures de course. Des chercheurs américains de l’Université de l’Illinois ont prouvé que la course à pied améliore la capacité de raisonnement, alors que, selon une étude menée par la National Taiwan Sport University, la performance cognitive est optimale immédiatement après une activité physique modérée de 30 minutes. Cela dit, vous n’avez pas besoin d’attendre d’être épuisé pour récolter les fruits de votre travail si l’on en croit une récente étude de l’Université d’Aberdeen (Écosse) selon laquelle le fait de courir amorce la pensée créative.
Selon ces chercheurs, votre cerveau associe votre déplacement vers l’avant avec la notion de futur. L’étude montre également que pour maximiser ce mécanisme, mieux vaut emprunter un itinéraire que vous connaissez bien afin de ne pas brider votre capacité mentale. Veillez également à ce que l’effort soit régulier et modéré de façon à ce que votre pouvoir cérébral reste focalisé sur la créativité.
FAITES PLANER VOTRE CERVEAU
Si cette activité cérébrale physiquement intense ne suffit pas à vous donner le sourire, alors la légendaire volonté à toute épreuve du coureur fera probablement l’affaire. Des chercheurs allemands ont démontré que courir déclenchait certaines parties du cerveau produisant des opiacés naturels (ces régions sont également actives en réponse à des sentiments tels que l’amour). D’autres études ont montré que les efforts intenses (tels que le fractionné) sont propices à la production d’endorphine et des chercheurs de l’Université d’Oxford ont quant à eux démontré que les sorties en groupe pouvaient augmenter la production d’endorphine.
Et ce ne sont pas les seules réactions chimiques génératrices de bien-être. Le running permet également à votre cerveau de produire des substances connues sous le nom d’endocannabinoïdes et générant un sentiment de calme. Les efforts prononcés, mais pas intenses (à hauteur de 70-85 % de votre fréquence cardiaque maximale) sont ceux qui donnent véritablement accès à la trousse à pharmacie naturelle de votre cerveau.
ENTRETENEZ LE BONHEUR DE VOTRE CERVEAU
Contrairement aux formules chimiques du bonheur, battre le pavé ne s’accompagne pas d’une diminution des effets ressentis. En fait, les études montrent que, pratiquée régulièrement, la course à pied réduit le stress et favorise la bonne humeur durablement. Une étude publiée dans le journal américain Medecine & Science in Sports & Exercise révèle que des taux élevés de tryptophane ont été constatés chez les coureurs. Un taux élevé de tryptophane s’accompagne généralement d’une hausse du niveau de sérotonine, un neurotransmetteur euphorisant. Une autre étude, publiée dans le Journal of Sports Medecine and Physical Fitness démontre que l’activité physique aide à combattre la dépression, l’anxiété et le stress.
Des chercheurs ont également démontré que la course à pied est aussi (si ce n’est plus) efficace qu’un antidépresseur, puisqu’elle permet, elle aussi, aux neurotransmetteurs euphorisants tels que la sérotonine et la noradrénaline de rester plus longtemps dans le système.
SURMONTEZ VOS ENVIES
Le fait de visionner le plat de pâtes que vous allez déguster après la course peut vous aider à avaler les kilomètres, mais du point de vue de la chimie du cerveau, courir aide votre système à éviter les abus. Une étude de l’Université de l’Ouest de l’Australie a démontré qu’une sortie intense de fractionné est la plus efficace pour réguler votre appétit. D’après les chercheurs, ce type d’exercice permettrait de réduire la production de ghréline, également connue sous le nom d’« hormone de la faim ».
D’autres études ont montré que pratiquer une activité par forte chaleur permettait de réduire plus facilement l’appétit. Si réduire votre prise de calories figure en haut de votre liste de priorités, investissez dans un tapis de course cet hiver. Et si vos vices vont au-delà du paquet de biscuits, alors voici une bonne nouvelle : des chercheurs de l’Université de Plymouth en Angleterre, dont l’étude portait sur le cerveau des fumeurs, ont découvert que les zones du cerveau associées à l’addiction sont moins actives après une activité physique.
AIDEZ VOTRE MÉMOIRE
S’il y a une région du cerveau pour laquelle les chercheurs ont depuis longtemps établi les bénéfices potentiels du running, c’est bien l’hippocampe, zone du cerveau régulièrement associée à l’apprentissage et à la mémoire. Une étude menée par des chercheurs japonais et publiée dans le Journal international de la médecine du sport (IJSM) a montré qu’une activité physique modérée pratiquée régulièrement pouvait sensiblement améliorer la mémoire liée à l’hippocampe chez les rats.
Mais, chose intéressante, les rongeurs qui ont augmenté leur intensité et leur vitesse et ont ainsi dépassé leur seuil lactique ne se sont pas pour autant montrés plus performants lors des tests de mémoire. Selon les chercheurs, ceci est dû au fait que les ressources physiologiques de ces rats ont davantage contribué à leur récupération qu’à booster leur système cérébral. Ils pensent qu’il en irait de même pour les êtres humains.
MUSCLEZ VOTRE CERVEAU
Lorsque vous courez, vous faites bien plus qu’entretenir votre matière grise. La course pourrait également engendrer le développement d’un nouveau tissu cérébral. L’activité physique permet le développement de nouvelles cellules nerveuses (neurogenèse) et de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse) et donc l’augmentation du volume de tissu cérébral si l’on en croit les chercheurs de l’Université du Maryland (USA).
Une avancée cruciale quand on sait que les chercheurs ont prouvé que l’on commence à perdre des tissus cérébraux à l’approche de la trentaine. Une étude américaine a apporté la preuve que les sportifs réguliers augmentent le volume de leur hippocampe (cette zone du cerveau liée à l’apprentissage et à la mémoire) de 2 % par rapport aux personnes inactives. Une importante découverte, sachant que l’on a longtemps cru que la matière grise ne pouvait plus se développer une fois l’enfance terminée.
ENTRETENEZ VOTRE CERVEAU
Maintenir une bonne condition physique est essentiel si vous voulez que votre cerveau reste en bonne santé. Une étude publiée dans le journal de l’institut suisse Frontiers in Aging Neuroscience a permis de découvrir que les personnes âgées ayant la plus grande activité dans les différentes régions du cerveau (y compris une région critique en matière de connaissance approfondie) sont celles dont les capacités cardio-respiratoires sont les plus élevées. Et des chercheurs de l’Université du Texas (USA), qui ont établi une corrélation entre l’aptitude physique et la fonction cognitive chez les personnes d’âge moyen, attribuent en partie ce lien au fait que la forme physique contribue à une meilleure circulation sanguine dans le cerveau.
Mais ne tardez pas. D’après les chiffres obtenus sur 1 000 hommes et femmes, les chercheurs de l’Université de médecine de Boston ont découvert que les quadragénaires les moins actifs possédaient un volume de tissu cérébral équivalent à celui d’un sexagénaire. Conclusion ? Pour le bon fonctionnement de votre cerveau de demain, soyez actif dès aujourd’hui.
BÉNÉFICES À LONG TERME
Afin de renforcer ce message, un regroupement de chercheurs démontre actuellement que la pratique de la course à pied permet, à long terme, de réduire les risques de démence. Une étude publiée dans le journal Medecine & Science in Sports & Exercise a apporté la preuve que l’usage régulier d’un tapis de course a contribué, quel que soit l’âge, à ralentir le déclin cognitif et à améliorer les fonctions cérébrales chez des souris atteintes d’une forme de la maladie d’Alzheimer.
Une autre étude, présentée lors de la conférence internationale de l’Alzheimer’s Association 2015, a démontré que l’activité physique pouvait s’avérer efficace dans le traitement du syndrome d’Alzheimer, mais également réduire les symptômes psychiatriques de cette maladie. Une étude parue dans le magazine de médecine The Lancet prétend, elle, que l’inactivité physique est le principal facteur de risque modifiable d’Alzheimer au Royaume-Uni, en Europe et aux États-Unis.
La plupart des études se sont focalisées sur l’hippocampe, mais il s’avère que la course à pied favorise non seulement la construction de souvenirs, mais également un meilleur accès à ces souvenirs. L’observation des cerveaux de patients atteints des premiers symptômes d’Alzheimer a montré que ceux ayant une activité physique manifestaient une activité plus importante du noyau caudé, une région cérébrale soutenant les circuits de mémoire. Le running semble en effet favoriser la transmission des signaux à travers ces circuits. Encore une bonne raison de courir !