travailler son mental

Être performant en compétition, c’est également une question de préparation mentale et ce, quel que soit votre objectif : finir une course ou faire un chrono. Trop souvent, les coureurs abordent tardivement leur préparation mentale. Parfois certains ne se projettent en situation de compétition que quelques jours avant la course et la plupart, souvent, ne le font pas. C’est une erreur, car la force mentale se construit exactement de la même manière que les capacités en endurance, autrement dit, sur le long terme grâce à un entraînement régulier.

1. Aucune excuse !

Une des clés pour un mental fort est d’apprendre à se confronter à des situations difficiles, comme par exemple des jambes lourdes, un point de côté ou d’autres types d’inconfort, voire de douleurs. Une des solutions consiste à vous mettre en situation. « Pour cela, il est nécessaire de toujours donner le meilleur de vous-même à l’entrainement, que vous soyez dans un bon jour ou pas, qu’il fasse beau ou mauvais, que l’environnement en général soit favorable ou non » explique Frédéric Sultana, chercheur en physiologie du sport et ancien haut gradé de la marine nationale. Vous apprendrez ainsi à affronter l’adversité et à évaluer ce que vous êtes en mesure d’endurer. Bref, jouez avec l’échec. Le but de ce type d’entraînement est de peu à peu repousser votre seuil de tolérance aux moments pénibles. Sans que vous ayez à vous en soucier, votre mental se renforcera. « Si je peux le faire à l’entraînement, je peux le faire en compétition. » Par ailleurs, le fait d’évaluer de manière objective et parallèlement vos capacités physiques et mentales permet d’éviter une surestimation de l’une ou de l’autre, ou de l’une par rapport à l’autre.

2. Fuir les pensées négatives

« Je ne peux pas« , « c’est trop dur« , « je suis trop lent« … Ce type de pensées négatives est une réelle perte d’énergie. Il y a plusieurs manières de contrer ces pensées, en fonction de votre vécu et de votre personnalité. « Vous pouvez vous répéter un credo, comme « calme et fort » ou encore « force et honneur », visualiser une situation positive (vous vous voyez réussir, passer la ligne, faire un bon chrono…), ou encore vous concentrer sur vous-même (focaliser votre attention sur votre respiration, la fréquence de votre foulée, votre posture…) » poursuit notre expert.

3. Comprendre pour progresser

Ce qui peut se mesurer peut être amélioré. Si vous tenez à jour un carnet d’entraînement, notez-y également votre ressenti : comment vous vous sentez, quel était votre niveau de motivation, si vous étiez concentré, dynamique ou confiant, le tout sur une échelle de 1 à 10. Si par exemple, vous avez noté un 3 en face de la case concentration, vous pouvez vous interroger sur la cause de ce mauvais score. « C’est en trouvant la réponse que vous progresserez » analyse Frédéric Sultana. Il ajoute : « A ce titre, notez en retour toutes les astuces qui vous aident mentalement. Elles sont personnelles, parfois originales, et il serait dommage de les oublier. »

4. Soyez créatif

Rien de tel que l’inattendu ou la surprise pour marquer les esprits. Si vous possédez un Smartphone, programmez dans votre calendrier une phrase ou un mot qui vous plaît et vous motive particulièrement. Le lire juste avant de partir vous entraîner ou de vous aligner sur un départ aura un effet bénéfique. Autre idée de notre expert : « Enregistrez numériquement vos sensations à la fin d’un entraînement où vous vous êtes senti bien ou à la fin d’une course réussie et réécoutez ce message audio pendant votre échauffement. » C’est un moyen efficace d’ajouter une émotion positive qui va vous mettre dans un bon état d’esprit.