
C’est une période un peu creuse en ce moment, sportivement parlant, mais, quand j’avais vraiment la forme, courir était une vraie drogue. Je ne réfléchissais pas, je devais y aller ! Et peu importe la journée que j’avais passée avant, je rentrais dans un état de bienveillance totale.
La semaine, je cours tout seul et, le dimanche, c’est avec mon ami Philippe Lançon, journaliste à Libération. Il est plus rapide que moi, mais je m’accroche. Le plus souvent, nous courons 1 heure, mais je n’arrive plus à parler pendant l’effort… Faute d’entraînement sans doute.
Le rythme de la course est très propice à l’inspiration. Quand tout se passe bien et que je ne souffre pas, je pense souvent à mes chroniques dans « On n’est pas couché », l’émission de Laurent Ruquier.
Pour me libérer de la pression que génère une telle émission, il m’arrivait souvent de courir juste avant l’enregistrement. Je supportais beaucoup mieux les tensions d’ailleurs, j’étais plus serein. En revanche, je n’ai jamais couru après, car le jogging a plutôt tendance à me réveiller. Déjà que je suis insomniaque…
L’hiver est une saison que j’apprécie particulièrement. J’aime courir quand il fait froid. Je suis bien meilleur car je ne supporte pas du tout la chaleur.
Un jour, je me décide à sortir courir. Je passe la porte et, au bout de quelques mètres, je m’aperçois qu’un type me suit. Il a couru après moi pendant 30 minutes, malgré ses chaussures de ville, pour me convaincre que la grippe H1N1 était un complot. Il avait déjà fait le coup dans les médias, mais là, il ne me lâchait pas. Un truc de dingue !
Pour moi, la course à pied a un rapport à la ville. Je découvre des choses que je n’aurais jamais remarquées en marchant. Même dans mon quartier que je connais bien, le 20e arrondissement, ce n’est pas du tout la même ambiance.
La tenue m’importe peu. Je suis très dépenaillé, car j’ai gardé l’allure du footeux que j’étais. En revanche, il faudrait vraiment que j’investisse dans de nouvelles paires de chaussures. Les miennes sont à bout…
Je ne fais pas de grandes courses ou de marathons, mais j’aime courir quand je suis en déplacement. Par exemple, en Indonésie, où mon frère est installé, même si le climat n’est pas à mon avantage, je cours régulièrement. Quand je vais en Bulgarie, dans la famille de ma femme, je cours beaucoup. Sa ville d’origine est située au cœur des montagnes. C’est magnifique et purifiant. Je rentre et je bois un verre de rakia (l’alcool local) avec mon beau-père. Bref, c’est le bonheur.
On voit beaucoup d’hommes politiques de droite courir, c’est vrai. À mon avis, Dominique De Villepin est un vrai sportif, sa carrure ne ment pas, mais, pour les autres, je ne sais pas.