
Il y a d’abord eu les cardiofréquencemètres, puis les GPS sont apparus et ont à nouveau bouleversé le marché. Les applications smartphones et les montres connectées sont aujourd’hui bien parties pour devenir nos nouveaux compagnons technologiques. Des outils désormais majoritairement utilisés, à tel point qu’il peut nous arriver de paramétrer d’abord notre GPS avant même d’enfiler nos running. « Ce n’est pas du tout une bonne solution », annonce d’entrée Gilles Rocca, entraîneur de course à pied et préparateur de Yohan Diniz. Il ajoute : « courir aux sensations permet d’acquérir une confiance en soi en compétition, mais cela permet aussi de conserver l’envie et le plaisir de courir, sans être constamment focalisé sur les informations de ses joujoux technologiques ». Dans certain cas, le GPS n’est même pas bénéfique à vos performances. Se lancer par exemple dans une séance de fractionné alors que la forme n’est pas là sera forcément contre-productif, voire risqué. A l’inverse, se laisser enfermer dans une allure programmée à l’avance sur son GPS alors que la forme est au rendez-vous pourrait tout aussi bien vous priver d’un bon chrono.
Calez votre allure
Pour apprendre à caler vos sensations sur le bon rythme, il faut nécessairement apprivoiser les quatre allures fondamentales en course à pied :
- La récupération : Allure très lente, vous pouvez tenir une conversation.
- L’endurance fondamentale : Allure lente, vous pouvez parler en courant
- Le seuil : Allure pouvant être soutenue entre 5 et 15 minutes sans être complètement essoufflé.
- Le fractionné (VMA) : De 90 secondes à 3 minutes, effort maximum et impossibilité de parler.
Essayez de visualiser une couleur pour chaque zone d’effort (vert, jaune, orange et rouge par exemple) et, selon vos sensations, de classer votre effort dans la bonne couleur. Apprendre à mémoriser les bonnes allures ne sera possible qu’en alternant régulièrement les séances différentes. L’habitude et la répétition vous permettront peu à peu d’intégrer les allures et même de déterminer précisément votre vitesse en fonction de vos sensations.
Détachez votre GPS
Commencez par faire une sortie par semaine sans GPS, plutôt une séance en endurance ou de récupération. Vous pouvez aussi essayer faire un entraînement qualitatif où l’objectif sera alors d’enregistrer mentalement la bonne vitesse. « Vous allez pour cela courir une série de 1000m, sans jamais regarder le chrono ou le GPS avant ou pendant le fractionné. Vous vérifierez les résultats une fois la séance terminée », explique Gilles Rocca. Le meilleur moyen restant encore de s’entraîner à plusieurs : votre partenaire de course vous donne le temps au tout dernier moment. Vous allez ainsi instinctivement intégrer la bonne allure et l’associer à votre effort.
Sachez l’utiliser
« Si finalement ne pas porter de GPS et se priver de toute indication mesurée durant votre course vous parait trop difficile, rien ne vous empêche de porter occasionnellement votre montre durant certaines séances, sachant qu’elle vous permet aussi de rester dans les bonnes zones d’entraînements, en endurance ou au seuil par exemple », nuance Grégoire Neimari, ancien de Garmin aujourd’hui distributeur de la marque Tom-Tom. « La montre GPS peut quand même être un garde-fou pour beaucoup de coureurs ayant tendance à toujours vouloir aller trop vite, sans oublier qu’elle permet d’enregistrer chaque séance sur des sites internet dédiés. »