Peu importe que vous couriez pour la forme, pour perdre du poids, ou que vous soyez un compétiteur dans l’âme, le club de course à pied est ouvert à tous, sans distinction d’âge et de niveau. Les coureurs viennent d’abord pour partager une passion commune. Mais l’image du club uniquement fréquenté par des pros de la course est malheureusement assez répandue. Aujourd’hui encore, les entraîneurs doivent souvent batailler pour casser un stéréotype qui à la vie dure : « On a vraiment des gens de tous les niveaux, il n’y a absolument aucun complexe à avoir. Certains fractionnent à 5 minutes au kilomètre, d’autres à 3 minutes, mais au final, on s’entraîne tous avec le même enthousiasme », analyse Jean de Latour, entraîneur de course hors stade

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Pour cet ancien coureur de haut niveau qui consacre aujourd’hui sa vie au running, le club est d’abord une seconde famille. « On s’y fait des amis avec de vrais points communs, et surtout, on progresse bien plus vite en étant encadré. » Tous les coureurs se côtoient et s’entraînent le même jour, un vrai plus qui permet d’échanger des expériences et de partager ses connaissances. « Les débutants peuvent ainsi côtoyer les coureurs aguerris et apprendre à leur contact. C’est valorisant et enrichissant pour tout le monde », poursuit Jean de Latour.

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Fernand Kolbeck, ancien sélectionné aux JO, multiple champion de France de marathon, suit aujourd’hui plus de deux cents coureurs dans son club de l’ASL La Robertsau, près de Strasbourg. Un amoureux de la course qui souhaite avant tout transmettre son expérience. « Un entraîneur est d’abord là pour guider les sportifs, pour les accompagner afin qu’ils ne fassent pas d’erreurs. Tous ne s’entraînent pas ensemble. On constitue des groupes de niveau selon les temps et les objectifs de chacun. Chacun court et progresse à son rythme. C’est tout bénéfice. »

Courir pour les autres

Si, au final, on court toujours seul avec soi-même, en club, on peut partager des moments forts, et on apprend à être solidaire. Ainsi, Alexandre est non-voyant de naissance. Depuis 2008, il est un familier du club. À 31 ans, ses chronos en disent long sur sa volonté et son implication (42 minutes 42 secondes sur 10 kilomètres et 3 heures 43 minutes sur marathon). Il vient au club une fois par semaine et s’entraîne à chaque fois avec un guide différent. « Les coureurs voyants se relayent pour m’accompagner lors des séances de fractionné. Aujourd’hui, c’est devenu normal et cela fait partie du fonctionnement. » Un exemple qui montre que le club est aussi un lieu de mixité sociale et d’apprentissage. « On compte des coureurs qui viennent de tous horizons », confirme
Jean de Latour, également expert pour Runner’s World. « Peu importe le métier, la fonction ; une fois les groupes de niveau formés, les gens courent ensemble et se motivent mutuellement, c’est très important pour se faire plaisir. »

Progresser plus vite

Une progression rapide et en toute sécurité, ce sont évidemment les deux arguments mis en avant par la Fédération française d’athlétisme pour motiver les adhésions. On estime aujourd’hui à 8,5 millions le nombre de coureurs en France, un chiffre qui témoigne de l’engouement grandissant pour ce sport au cours des dernières années. Pour les personnes s’entraînant en club, les séances communes constituent souvent des jalons dans leur semaine. « Je sais que j’ai deux entraînements hebdomadaires au club, explique Cédric, licencié FFA à Villeurbanne (Rhône). Chaque semaine, j’ai deux rendez-vous prioritaires que je ne veux pas louper, sauf empêchement exceptionnel. Pour moi, ce sont de véritables repères qui me permettent d’organiser ma semaine, de mieux gérer mon emploi du temps et de planifier mes sorties. »

Les séances de fractionnés une ou deux fois par semaine permettent d’articuler sa préparation. Les récupérations, la sortie longue, les sorties au seuil sont organisées en fonction des fractionnés qui constituent alors les fondations de la préparation. « C’est évidemment la bonne façon de faire. Le travail en qualité est primordial, c’est la base qui permet d’évoluer », ajoute Fernand Kolbeck. D’autant plus que des groupes de niveau informels peuvent se former en dehors du club. « Bien souvent, les coureurs préparant une échéance commune se regroupent et terminent leur préparation ensemble », conclut Jean de Latour. Lorsqu’il prépare un marathon, Cédric ne court presque jamais seul. « Toutes les séances d’intensité se font avec d’autres coureurs de même niveau. Le club se retrouve le week-end pour une sortie longue commune. Nous varions les parcours, chacun apporte ses connaissances pour découvrir de nouveaux endroits. »

Se motiver en groupe

Tous les coureurs ont dû un jour affronter une sortie nocturne sous la neige ou sous une pluie. Il n’est pas toujours facile de se lancer dans la préparation du marathon de Paris en plein mois de janvier. Les habitués des courses de printemps connaissent bien le problème de la sortie hivernale à la frontale. Courir en groupe est encore la meilleure solution pour rester motivé. L’émulation fait que l’on aura toujours plus de scrupules à sauter un entraînement après avoir fixé rendez-vous aux autres coureurs qu’en courant tout seul. « Le groupe permet de rester concentré sur les véritables raisons qui nous poussent à courir, ajoute Cédric. C’est une question de principe, je n’aime pas trop laisser tomber mes partenaires quand nous avons un rendez-vous. » Courir en club, c’est aussi la possibilité de choisir quand s’entraîner ensemble et quand courir seul. Au final, un luxe appréciable dans un sport d’ordinaire plutôt solitaire.

Licence, mode d’emploi

Il existe aujourd’hui dans toute la France plus de 800 clubs affiliés à la FFA. Compétition, découverte, santé ou Pass Running, beaucoup d’options sont possibles en fonction de ses objectifs. Une licence coûte en moyenne 150 euros pour une année (de septembre à septembre). Elle comprend l’accès aux entraînements, l’assurance et la possibilité de participer aux courses sans avoir à présenter de certificat médical. Plus d’informations sur www.athle.fr

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