
Après une étape de 40 km où mes pieds m’ont tellement fait souffrir que j’ai découpé mes chaussures pour en faire des sabots et oublié de m’hydrater (j’ai donc été perfusé de 3,5 litres au dernier CP avant de repartir regonflé à bloc), après une étape de 82 km réalisée en marchant et en deux fois (une nuit passée dans le désert au milieu d’autres pauvres diables en souffrance) et après une étape marathon de 42,195 km, toujours réalisée en marchant, j’ai fini par voir le bout de ce 25e Marathon des Sables. La dernière étape, celle de 22 km, est passée facilement, mais toujours en marchant. Depuis, je soigne mes pieds, j’ai pris rendez-vous chez le médecin et je claudique légèrement.
Les larges barrières horaires du MDS et la convivialité qui règne sur ses bivouacs chaque soir après les étapes font de cette course une première aventure idéale pour celui qui veut découvrir le désert et les courses d’ultra sous la chaleur. Le risque de blessure grave est réduit au minimum par une organisation sans faille et une équipe médicale de haut vol. Cette année, il y aura eu 4 coureurs piqués par des scorpions, 1 membre de l’organisation face à face avec un joli cobra et une coureuse perdue dans les dunes une après-midi et une nuit entière, mais rien de plus grave à déclarer. Le vrai danger de cette course à vrai dire ce sont les ampoules. Elles peuvent être douloureuses, très douloureuses et même vous contraindre à la marche forcée voire à l’arrêt définitif. Car le sable, la chaleur et l’effort répété chaque jour creuse les plaies. Vous pouvez toujours préparer vos pieds en les tannant des semaines avant l’épreuve, prévoir des chaussures plus grandes que la normale, porter des guêtres qui montent aux genoux et tout ce que vous voulez d’autres. Au final, sachez que nous ne seront jamais égaux devant ces satanées ampoules. Certains en ont, d’autres pas, c’est comme ça. Le Marathon des Sables ce n’est pas une simple épreuve de course à pied, c’est une course aventure, une vraie, où les années se suivent et ne se ressemblent pas. C’était mon 3e MDS. Je vais tout de même en garder un merveilleux souvenir.